Juridiction d’exception chargée de juger les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité commis depuis 2003, la CPS entame son deuxième mandat. Avec, pour l’heure, un bilan mitigé.
La création de la Cour pénale spéciale (CPS), une instance hybride, qui rassemble des juges centrafricains et étrangers, et dont la mission consiste à poursuivre les responsables de crimes commis dans le pays depuis 2003 et relevant du droit international, avait suscité de grands espoirs parmi les victimes.
Cette initiative rompait avec un climat d’impunité généralisée et avec la profonde déception populaire qu’avait suscité l’acquittement de l’ex-chef de guerre Jean-Pierre Bemba par la Cour pénale internationale (CPI, à La Haye). En avril 2022, trois ans et demi après son inauguration, la CPS a traité son premier procès : « l’affaire de Paoua ». Trois hommes ont été reconnus coupables de l’attaque des villages de Koundjili et de Lemouna, en mai 2019, durant laquelle une trentaine de civils avaient été exécutés et au moins six femmes et jeunes filles, violées. Actuellement, vingt-quatre affaires sont en cours d’instruction et un deuxième procès est sur le point d’ouvrir.
Mandats d’arrêt sans suite
Ce procès a bien été perçu comme une avancée, mais les victimes et leurs représentants espèrent beaucoup plus. Ils estiment que, jusqu’à présent, la CPS a surtout appréhendé des acteurs de second plan, tandis que les principaux commanditaires demeurent libres de leurs mouvements, jusqu’au cœur de la capitale, où il n’est pas rare de les voir fréquenter les lieux publics.... suite de l'article sur Jeune Afrique