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Discours de son excellence le professeur Faustin Archange Touadera, président de la république, chef de l’Etat, à l’occasion de la Première conférence ministérielle régionale sur les solutions dans le cadre des déplacements forces lies a la crise centrafricaine

Publié le mardi 31 octobre 2023  |  Présidence
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© Présidence par DR
Première conférence ministérielle régionale sur les solutions dans le cadre des déplacements forces lies a la crise centrafricaine
Bangui, Centrafrique, 31 octobre 2023. Le professeur Faustin Archange Touadera, président de la république, chef de l’Etat, à présidé la première conférence ministérielle régionale sur les solutions dans le cadre des déplacements forces lies a la crise centrafricaine
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• Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale;
• Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement;
• Mesdames et Messieurs les Présidents des Institutions de la République;
• Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement de la République Centrafricaine;
• Mesdames et Messieurs les Ministres Représentant les Gouvernements de la République du Cameroun, de la République du Tchad, de la République Démocratique du Congo, de la République du Congo, de la République du Soudan et de la République du Soudan du Sud;
• Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, Chefs des Missions Diplomatiques et Consulaires accrédités auprès de la République Centrafricaine;
• Madame la Représentante Spéciale du Secrétaire Général des Nations, Cheffe de la MINUSCA;
• Monsieur le Haut-Commissaire Assistant chargé des Operations du Fonds des Nations Unies pour les Réfugiés;
• Monsieur le Coordonnateur Humanitaire Résident du Système des Nations Unies en République Centrafricaine;
• Messieurs les Directeurs Régionaux et Représentants-Pays du Haut-Commissariat des Nations-Unies pour les Réfugiés;
• Monsieur le Représentant de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale ;
• Monsieur le Représentant de l’Union Européenne ;
• Mesdames et Messieurs les Chefs des Institutions Internationales, Régionales, Sous-Régionales et Chefs des Agences du Système des Nations Unies;
• Monsieur le Président de la Délégation Spéciale de la Ville de Bangui;
• Chèrs Compatriotes déplacés de force par la crise centrafricaine;
• Distingués invités;
• Mesdames et Messieurs,

C’est pour moi un agréable plaisir de présider personnellement aujourd’hui, la cérémonie officielle d’ouverture de la Première Conférence Ministérielle Régionale sur les solutions dans le cadre des déplacements forcés liés à la crise centrafricaine Réunion du Comité de Pilotage de la Plateforme sur les Solutions aux Personnes Déplacées de Force par la Crise Centrafricaine dont la République Centrafricaine, mon pays, en assure la présidence statutaire.

Ce plaisir est d’autant plus grand, lorsque nous savons que cette rencontre se déroule en terre centrafricaine, celle d’où sont partis contre leur gré nos Compatriotes en quête de sécurité pour eux-mêmes et leur famille et, pour qui nous avons décidé de mutualiser nos efforts, dans cet habituel élan de solidarité africaine, afin de leur permettre de voir l’avenir avec plus de sérénité et d’espoir.

L’initiative de la Plateforme pour les Solutions aux personnes déplacées de force par la crise centrafricaine, est une émanation de la Conférence Ministérielle tenue dans la capitale camerounaise en avril 2022 et qui a abouti à la Déclaration de Yaoundé, un document stratégique qui nous oriente vers les solutions pérennes, idoines et durables pour de milliers de Centrafricains en déplacement forcé à l’intérieur et à l’extérieur des frontières nationales.

C’est pourquoi, je voudrais ici saisir l’opportunité pour saluer et rendre hommage à la République sœur du Cameroun qui avait offert son cadre et ses ressources techniques, humaines et matérielles pour l’organisation de cet évènement historique.

Monsieur le Ministre de la République du Cameroun, veuillez transmettre à Son Excellence Paul BIYA, mon Frère et Ami, toute la gratitude et la reconnaissance du Peuple centrafricain.

Je voudrais aussi souhaiter la très cordiale bienvenue à toutes les délégations ainsi qu’aux pays frères qui partagent avec nous depuis quelques décennies, le lourd fardeau lié à la présence des réfugiés centrafricains sur leur territoire.

Je voudrais citer la République du Cameroun, la République Démocratique du Congo, la République du Tchad, la République du Congo, la République du Soudan et la République du Soudan du Sud.

Que les représentants des Gouvernements de ces pays frères et amis sachent qu’ils sont chez eux en terre centrafricaine.

L’engagement de vos Etats à protéger nos Compatriotes, à les assister et à rechercher les solutions durables en leur faveur, restent pour la République Centrafricaine, le témoignage de la légendaire hospitalité africaine ainsi que de la solidarité internationale et de l’expression du partage des charges et des responsabilités tels que recommandés par le Pacte Mondial sur les Réfugiés.

La République Centrafricaine ne leur sera jamais assez reconnaissante.

Notre reconnaissance va également aux partenaires techniques et financiers, aux pays donateurs, aux institutions internationales, aux Agences du système des Nations-Unies et aux acteurs de développement qui, à travers le déplacement de Bangui pour les travaux de la présente rencontre, démontrent leur détermination à accompagner les Etats signataires de la Déclaration de Yaoundé dans la recherche des solutions pérennes visant à alléger la pression engendrée par la présence de mes Compatriotes dans les pays d’asile.

En effet, ces derniers, en dépit des innombrables problèmes de développement auxquels ils sont confrontés, n’ont pas lésiné sur les moyens, en consentant parfois des sacrifices, afin d’apporter la protection et l’assistance nécessaires aux déplacés centrafricains qu’ils ont accueillis, dans le cadre de l’application de la Convention de Genève de 1951 portant statut des réfugiés.

• Mesdames et Messieurs,

Comme vous le savez, depuis plusieurs décennies, la République Centrafricaine a connu des crises socio-politiques et sécuritaires qui ont forcé des milliers de personnes à se déplacer tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du territoire national.

Conscient de la tragédie que représente un déplacement forcé et convaincu que chaque Centrafricain et chaque Centrafricaine a sa place dans son pays pour contribuer à son développement, je me suis donné comme priorités, de sécuriser le territoire, de renforcer la réconciliation nationale et d’assurer le retour des Compatriotes déplacés dans la dignité.

C’est dans ce cadre que le Gouvernement s’est engagé à mettre en œuvre l'Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation, signé à Bangui le 6 février 2019, la Feuille de Route Conjointe de Luanda ainsi que les recommandations issues du ''Dialogue Républicain'', tenu du 21 au 27 mars 2022, visant le renforcement de sa capacité à consolider la paix, la stabilité, la sécurité et la réconciliation au niveau national.

Ces axes prioritaires de notre politique ont permis progressivement de créer un environnement favorable au retour dans les zones sécurisées appelées zones « vertes ».

Ainsi, depuis deux ans, des efforts réalisés par le Gouvernement ont permis le retour d’environ 150.000 personnes déplacées internes dans leurs localités d’origine ou leur relocalisation dans d’autres villes et villages.

Nous avons également enregistré le retour volontaire d’environ 35.000 retournés en provenance de nos pays voisins et frères.

Le Gouvernement continue de travailler, avec l’appui du HCR et d’autres acteurs humanitaires, pour assurer leur réintégration et leur réinsertion dans le circuit socioéconomique national.

C’est d’ailleurs ce qui justifie la création du Projet d’Appui au Retour et à la Réintégration en RCA (PARET/RCA) qui est une initiative du Gouvernement appuyé par le HCR en vue d’accélérer le retour et la réintégration de tous les Centrafricains déplacés de force.

C’est ici le lieu de rendre un hommage particulier à tous les pays et institutions qui ne ménagent aucun effort pour renforcer le climat de paix et la réconciliation nationale entre tous les Centrafricains, conditions sine qua non de retour de ses filles et fils encore réfugiés dans les pays frontaliers.

Nous adressons par la même occasion la reconnaissance du Peuple centrafricain à la MINUSCA, à l’UNOCA, à la CEEAC et aux forces de maintien de la paix des Nations Unies qui continuent de soutenir le Gouvernement dans ses efforts pour la pacification et la stabilisation du territoire national.

• Mesdames et Messieurs,

Une chose est de vivre les affres des conflits qui obligent à partir et chercher à mettre à l’abri sa vie et une autre est de bénéficier de l’assistance, de la protection et surtout des solutions pour se refaire et contribuer au développement de son pays d’origine ou d’asile selon que l’on soit réfugié, déplacé interne ou retourné.

C’est dans ce contexte que les trois axes stratégiques opérationnels de la Déclaration de Yaoundé constituent le fondement de la Plateforme d’appui aux solutions des déplacements forcés liés à la crise centrafricaine et un motif de certitude pour les conditions idoines de protection, d’autonomisation et d’accès favorables pour le retour et la réintégration dans le pays d’origine.

La République Centrafricaine, tout en poursuivant ses efforts de sécurisation du territoire, s’est également engagée dans la relance de son économie pour un développement durable.

C’est pourquoi, nous apprécions à sa juste valeur la mise en place de la Plateforme sur les solutions aux personnes déplacées par la crise centrafricaine, car nous restons convaincus qu’elle renforcera les efforts du Gouvernement et des différents acteurs, en créant et en renforçant les conditions favorables au retour et à la réintégration de nos Compatriotes déplacés.
Sur ce point, je voudrais demander à la communauté internationale de, non seulement continuer son appui indéfectible au Gouvernement centrafricain en matière de paix, de sécurité et de coexistence pacifique, mais aussi et surtout d’appuyer les efforts dans la réhabilitation et la construction des infrastructures sociales de base, des infrastructures routières ainsi que la création des activités génératrices de revenus en faveur des retournés pour motiver nos Compatriotes qui hésitent encore à rentrer au pays.

Je saisis une fois de plus l’occasion pour exhorter tous mes Compatriotes à œuvrer, chacun dans son domaine, pour le retour volontaire et la réintégration des personnes déplacées de force.

Dans ce sens, diligence sera faite pour que dans les prochains mois, la République Centrafricaine signe les accords tripartites pour le rapatriement volontaire des réfugiés vivant dans les pays avec lesquels ses cadres légaux n’ont pas encore été formalisés.

J’instruis donc la Ministre des Affaires Etrangères de tout mettre en œuvre pour procéder à la signature de ces Accords tripartites dans un délai raisonnable, en concertation avec les pays hôtes afin de faciliter le retour au pays des Compatriotes qui en expriment le désir.

• Mesdames et Messieurs,
• Distingués invités,

Je voudrais, à ce stade de mon propos, remercier encore une fois la communauté humanitaire en République Centrafricaine et très particulièrement le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés pour son engagement, non seulement pour la protection et l’assistance aux réfugiés et personnes déplacées mais aussi et surtout pour la recherche de solutions idoines en leur faveur.
Mes récentes rencontres avec Monsieur Filippo Grandi, Haut-Commissaire des Nations-Unies pour les Réfugiés m’ont permis de parler des défis auxquels l’organisation est plus que jamais confrontée.

Des solutions sont en prospection pour permettre au HCR de poursuivre sa noble mission.
Je voudrais saluer le rôle combien important de la Structure de gouvernance de la Plateforme aux côtés de mon pays qui a l’honneur d’en assurer la présidence statutaire et lui assurer le soutien total de mon Gouvernement.

A l’Union Européenne qui apporte son soutien à la Plateforme depuis la signature de la Déclaration de Yaoundé, nous témoignons également ici notre reconnaissance et invitons par la même occasion les autres acteurs à se joindre à cette belle initiative pour donner davantage espoir aux Centrafricains déplacés de force.

Je voudrais remercier les réfugiés et déplacés internes qui ont été invités à cette cérémonie et saisis l’opportunité pour leur demander de porter la voix de la République Centrafricaine auprès de nos frères et sœurs vivant encore dans les pays d’accueil.

Sachez que les portes de votre patrie restent ouvertes et nous vous attendons pour la reconstruire ensemble dans l’amour, la fraternité et la réconciliation.

• Mesdames et Messieurs,

La paix n’a pas de prix et cet adage vaut pour l’ensemble de notre humanité et de notre responsabilité en partage.

A travers cette Réunion Ministérielle de Bangui, je voudrais m’incliner devant la mémoire de toutes les victimes des crises dans le monde entier.
Ma pensée va particulièrement envers nos voisins de la République du Soudan, membre de la Plateforme d’appui aux solutions pour les déplacés de force liés à la crise centrafricaine qui traverse également une période sombre de son histoire.

Nous leur souhaitons un retour rapide à la paix, à la stabilité et la concorde.

Pour terminer, j’ose espérer que les discussions aboutiront à des résultats de ce jour permettront le lancement effectif du système de gouvernance pour le bon fonctionnement de la plateforme afin d’atteindre les objectifs de la Déclaration de Yaoundé ainsi que ceux du Pacte Mondial sur les Réfugiés.

C’est sur cette note d’espoir que je déclare ouverte la première la Première Conférence Ministérielle Régionale sur les solutions dans le cadre des déplacements forcés liés à la crise centrafricaine.

Je vous remercie.
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