Le Conseil d'administration du FMI achève la première revue de l'accord au titre de la facilité élargie de crédit pour la République centrafricaine et approuve le décaissement de 25 millions de dollars EU
Le Conseil d'administration du FMI a achevé aujourd'hui la première revue de l'accord au titre de la facilité élargie de crédit pour la République centrafricaine. L'achèvement de la première revue permet un décaissement immédiat de 19,17 millions de DTS (environ 25 millions de dollars) en faveur de la République centrafricaine pour répondre à ses besoins prolongés en matière de balance des paiements, en maintenant les dépenses prioritaires pour les services publics de base.
L'économie devrait croître de 1,0 pour cent en 2023, contre 1,5 pour cent en 2022, et se redresser modérément pour atteindre 1,5 pour cent en 2024, tandis que l'inflation devrait rester élevée.
La mise en œuvre du programme a été mitigée pour la première revue, dans un contexte macroéconomique difficile au cours du premier semestre de l'année. Les autorités prennent des mesures pour s'assurer que les objectifs de fin décembre 2023 sont atteints, notamment en renforçant la collecte des recettes. Les autorités restent déterminées à mener des politiques rigoureuses.
Washington, DC : Le Conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI) a achevé aujourd'hui la première revue de l'accord au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) de 141,68 millions de DTS (environ 191,4 millions de dollars) en faveur de la République centrafricaine (RCA). La FEC a été approuvée par le Conseil d'administration du FMI en avril 2023 (voir communiqué de presse n° 23/129 ). L'achèvement de cette revue permet le décaissement immédiat de 19,17 millions de DTS (environ 25 millions de dollars US), ce qui porte le total des décaissements au titre de la FEC à 30,47 millions de DTS (environ 40 millions de dollars US).
En achevant la revue, le Conseil d'administration a également approuvé la demande de dérogation des autorités pour non-respect de certains critères de performance. En outre, le Conseil d'administration a achevé l'examen des assurances de financement dans le cadre de la FEC. Le Conseil d'administration a également approuvé le rééchelonnement de l'accès au titre de la FEC afin de mieux aligner les décaissements du FMI sur le calendrier des besoins de la balance des paiements de la RCA.
La FEC fait partie des efforts coordonnés des institutions financières internationales pour soutenir le peuple centrafricain. Elle continuera à aider le pays à répondre aux besoins prolongés de sa balance des paiements et à maintenir les dépenses pour les services publics de base, notamment dans les secteurs de la santé et de l'éducation. La FEC a également contribué à ancrer d'importantes initiatives liées à la gouvernance, telles que l'approbation récente de la loi anti-corruption. Les autorités se sont engagées à renforcer encore la gouvernance, la transparence et les cadres d'intégrité financière.
L'activité économique en 2023 s'est améliorée, mais pas autant que prévu initialement au moment de l'approbation de la FEC. La croissance a rebondi après la crise des carburants de 2022, les importations de carburants s'étant améliorées à la suite des réformes du secteur entreprises par les autorités. Les pressions inflationnistes restent élevées, sous l'effet des prix de l'énergie et des denrées alimentaires. Les projections d'inflation pour 2023 ont été relevées de 6,3 % à 6,5 %. Les résultats budgétaires ont été mitigés, les dépenses dépassant les projections malgré une collecte de recettes encourageante. Le déficit primaire devrait tomber à 3,8 % du PIB, contre 4,5 % en 2022. L'accès au financement régional s'est nettement amélioré après l'approbation de l'ECF en avril.
À l'issue de la discussion du Conseil d'administration, M. Kenji Okamura, directeur général adjoint et président par intérim, a fait la déclaration suivante :
"L'accord de la FEC a permis de faire face à la détérioration rapide de la situation économique et humanitaire en République centrafricaine (RCA) en améliorant immédiatement l'accès aux financements du marché régional et en débloquant des financements concessionnels auprès d'autres institutions financières internationales. Ce financement, associé à des réformes nationales, offre une voie pour sortir d'une fragilité profondément enracinée. Le soutien technique et financier des partenaires de développement reste essentiel à la réussite du programme, de même que l'aide humanitaire destinée à soutenir la population centrafricaine.
"La performance du programme a été mitigée dans un contexte macroéconomique difficile. Des mesures correctives énergiques ont été prises pour remédier à cette situation. Des progrès ont été réalisés dans l'avancement des réformes structurelles, notamment l'adoption rapide de la loi anti-corruption, qui témoigne de l'engagement des autorités en faveur des réformes.
"En 2024, des mesures décisives sont nécessaires pour soutenir les recettes nationales en rationalisant les exonérations fiscales, en renforçant la collecte de la TVA et en encourageant les recettes douanières. L'opérationnalisation du nouveau système informatique fiscal et le déploiement de nouveaux bureaux de douane aux frontières du pays devraient générer d'importants gains d'efficacité. Dans le même temps, la poursuite des réformes sur le marché des carburants reste un tremplin pour atteindre l'objectif ambitieux en matière de recettes.
"Les autorités devraient augmenter les dépenses sociales tout en donnant la priorité à l'investissement dans des capacités de stockage de carburant et des infrastructures supplémentaires afin de surmonter la volatilité des recettes. Le renforcement de la gestion de la dette publique permettrait d'atténuer les risques de refinancement, notamment en allongeant la durée des nouvelles émissions et en constituant des réserves de trésorerie. Il est également important d'améliorer les statistiques relatives à la dette.
"Les efforts continus pour renforcer la gouvernance, la transparence et les cadres de lutte contre la corruption restent cruciaux, de même que les mesures visant à améliorer le climat des affaires.
"Le programme économique de la RCA continuera d'être soutenu par la mise en œuvre de politiques et de réformes convenues entre les institutions régionales de la CEMAC, qui visent notamment à soutenir une augmentation des actifs étrangers nets régionaux et qui sont en fin de compte essentielles à la réussite du programme.