Depuis plusieurs jours, de longues queues sont de nouveau observées devant les stations-service à Bangui. Pour cause, la pénurie d’essence. Si les autorités optent pour le silence, cette situation impacte négativement les activités dans la capitale.
A la station-service de Relais SICA dans le premier arrondissement de Bangui, des véhicules et motocyclettes sont dans les queues sur les trois côtés de la station pendant que d’autres demandeurs de carburant, aussi nombreux, traînent avec leurs bidons.
Les conducteurs des taxis-motos dénoncent des ventes parallèles.
« Pas de carburant »
« C’est depuis 5 heures du matin que nous sommes à la station pour nous approvisionner. Il est 13 heures et nous ne sommes pas encore servis. Ils disent qu’il n’y a pas de carburant. Mais devant nous, ils ont servi des consommateurs qui amènent des bidons. Nous avons les preuves dans nos téléphones », a dénoncé Oscar, un conducteur de taxi-moto.
Ce même constat est fait par un consommateur qui est venu s’approvisionner.
« Ils servent des clients »
« Voyez ! Tous ceux qui sont là attendent le carburant. Quand nous demandons aux responsables de la station, ils disent que le carburant est fini mais derrière nous, ils servent des clients avec des bidons. Nous sommes des « chercher à manger » mais s’il n’y a pas de carburant, comment allons-nous faire pour vivre », s’est questionné Dieudonné, un conducteur de motocyclette.
A la station Total du 4e arrondissement, il y a peu de monde mais aucune goutte de carburant ne sort des pompes. Selon les consommateurs, les responsables de la station disent qu’ils attendent l’ordre du gouvernement avant de commencer à servir.
Attendre l’ordre
« Je suis venu acheter du carburant et le chef de piste nous a dit qu’il y a du carburant mais il n’a pas encore reçu l’ordre de vendre. C’est depuis 4heures du matin que nous sommes ici, il est 13 heures et nous ne sommes pas toujours servis. Le chef de piste doit prendre une décision », a déploré Loïc, un chauffeur de taxi.
Dans toutes les stations sillonnées, le constat est le même. Des files se dressent alors que le carburant n’est pas servi. Qu’est ce qui justifie cette nouvelle pénurie ? Les chefs de piste, questionnés, ne veulent pas répondre. De son côté, le gouvernement n’a pas encore officiellement réagi.
Cependant, ce jeudi, 02 novembre 2023, le ministre de l’Energie a tenu une réunion avec les marqueteurs pour les rappeler à l’ordre et les informer que le groupe Neptune est désormais chargé d’importer les hydrocarbures dans le pays.