Des voix continuent de s’élever pour condamner les discours de haine et les appels au génocide en République centrafricaine. Ceci, suite à une déclaration faite, le 2 novembre sur Facebook, par Fidèle Gouandjika, conseiller spécial du président de la République. Dans cette déclaration, M. Gouandjika a brandi une menace de « génocide ». Des propos qui suscitent de vives réactions de la société civile.
Dans un live sur sa page Facebook, le conseiller du chef de l’Etat, après avoir évoqué quelques sujets de l’heure, a brandi une menace de génocide si le pouvoir de Faustin-Archange Touadéra venait à être renversé. Selon Fidèle Gouandjika, si les Centrafricains devraient s’entretuer, les personnels de la Minusca et des ambassades seront également visés.
Ces propos ont provoqué de vives réactions. Pour sa part, le porte-parole du Groupe de travail de la société civile (GTSC) exige la démission de Fidèle Gouandjika et sa traduction en justice.
Démission et poursuite judiciaire
« C’est une énormité ; une grossièreté ; une faute lourde qui vaut démission et poursuite judiciaire. Il faut rappeler que M. Fidèle Gouandjika est un conseiller à la présidence. Ce que je ne comprends pas, c’est que jusqu’à aujourd’hui, aucun son du côté du parquet de Bangui. En réalité, le parquet devait s’autosaisir et interpeller l’intéressé pour qu’il soit entendu afin qu’il réponde de ses dires », a regretté Paul Crescent Beninga, porte-parole du GTSC.
Du côté de la Ligue centrafricaine des droits de l’Homme (LCDH), c’est l’exaspération. Elle promet de ne pas baisser les bras.
« Nous allons nous battre»
« La Ligue centrafricaine des droits de l’Homme condamne avec la grande énergie cette déclaration de M. Gouandjika. Elle assure l’opinion publique, nationale et internationale, qu’avec les organisations de défense des droits humains tant ici qu’à l’extérieur, nous allons nous battre pour que le projet génocidaire qui est en train de se développer n’ait pas lieu », a fait savoir Joseph Bindoumi,président de la Ligue centrafricaine des droits de l’Homme.
Contacté pour comprendre ses motivations, le ministre conseiller dit ne pas regretter ses propos avancés sur les réseaux sociaux tout en assumant les conséquences qui peuvent en découler. Car selon lui, certaines puissances préparent, avec la complicité de la Minusca, un génocide à travers le dialogue que la représentante de la Minusca a demandé à la tribune des Nations-Unies.
« C’est ça, un génocide »
« Les Nations-Unies imposent au président de la République, qui a déjà organisé un dialogue où on n’a pas encore épuisé les recommandations, d’organiser un dialogue inclusif avec les leaders de l’opposition et les groupes armés. Ce sont ces organisations internationales et ce grand pays, qu’est la France, qui sont entrain de pousser au coup d’Etat. Et c’est à l’issue des coups d’Etat que le peuple s’entretue. C’est ça, un génocide », a rétorqué Fidèle Gouandjika, conseiller spécial du président de la République.
Pour leur part, les autorités judiciaires n’ont pas encore réagi à cette déclaration qui continue de faire réagir à travers le pays.