Six mois après son inauguration, le nouveau site d’abattage de Bouboui, situé à 50 kilomètres de Bangui, sur la route de Boali, n’est toujours pas opérationnel. Les bouchers pointent du doigt le problème d’insécurité et la dégradation de la route qui ne leur permettent pas d’accéder au site.
Malgré l’ouverture officielle de l’abattoir de Bouboui, il y a de cela 6 mois, les bouchers continuent d’abattre les bœufs au marché à bétail. Ces derniers se plaignent de l’inaccessibilité du site d’abattage nouvellement construit par le gouvernement sur un financement de 297 millions de francs CFA de la Banque mondiale.
« Nous ne pouvons rien faire »
« Nous continuons toujours d’abattre les bœufs au marché. L’endroit que nous utilisons n’est pas adéquat mais nous ne pouvons rien faire. Nous voulons bien occuper le nouveau site d’abattage mais, jusque-là, les autorités ne nous ont pas encore donné le top. Nous les attendons toujours », a affirmé Mahamadou Ousmane, un boucher.
Au marché à bétail, les bouchers sont unanimes et catégoriques. Le gouvernement doit pallier les problèmes d’insécurité et de dégradation de la route qui mène au nouveau site d’abattage.
« Les bouchers ont peur des bandits »
« La route est longue et la zone n’est pas sécurisée. Les bouchers ont peur des bandits qui se trouvent dans les environs. La route, elle-même, est impraticable. Il y a également le problème de véhicule de transport de bétail qui se pose. C’est face à tous ces problèmes que les bouchers sont réticents d’aller là-bas », a expliqué Ousmane Chaïbou, délégué des bouchers de Bouboui.
Cette position des bouchers est soutenue par leur syndicat qui allègue que les propositions faites au gouvernement n’ont pas été prises en compte.
Un abattoir de proximité
« Nous avons dit à l’époque à nos autorités qu’il y avait une étude pour la construction d’un abattoir à côté de la rivière Mpoko. Donc, il fallait revenir sur ce lieu et nous construire un abattoir à proximité de Bangui, notamment au PK 26. Mais, nous demander d’aller dans un abattoir à plus de 50 kilomètres, pose problème », a déploré Moïse Edmond Houlzia, président du Syndicat national des bouchers de Centrafrique (SYNABOCA).
Pourquoi le site d’abattage de Bouboui n’est pas opérationnel six (6) mois après son inauguration ? La Société d’Etat de gestion des abattoirs (SEGA), gestionnaire dudit site, parle évoque la question d’insécurité à régler.
« Problème de sécurité »
« Nous avons travaillé la route qui quitte le marché en allant vers l’aire d’abattage. Et, le seul problème qui nous reste est la sécurité. Les autorités y travaillent pour nous trouver les moyens afin de sécuriser le secteur d’abattage. Le SYNABOCA ne devait pas revenir sur une décision déjà prise par un autre syndicat frère », a regretté Djido Ibrahim Abdoulaye, directeur général de la SEGA.
Radio Ndeke Luka n’a pas pu avoir les réactions du ministère de l’Elevage et de la santé animale sur cette question.