Des Casques bleus de l'ONU se sont déployés jeudi dans un village situé dans le nord-ouest de la Centrafrique, où 23 civils ont été tués le 21 décembre dans un massacre attribué au groupe armé 3R, a-t-on appris vendredi auprès de la force onusienne.
La mission de l'ONU en Centrafrique (Minusca) avait annoncé mercredi que le "village de Nzakoundou avait été la cible d’une attaque meurtrière attribuée aux éléments armés du 3R", ajoutant que la localité avait été incendiée.
Les Casques bleus sont sur place pour "sécuriser la zone" et "permettre l'acheminement et la distribution de l'aide humanitaire aux 3.500 habitants du village réfugiés en brousse", a déclaré à l'AFP Vladimir Monteiro, porte-parole de la Minusca.
Leur nombre exact n'a pas été précisé mais, les troupes sont pour le moment uniquement composées de "membres du contingent camerounais" et seront par la suite "renforcées par des soldats bangladais et sénégalais", a ajouté M. Monteiro.
Le groupe armé des 3R (Retour, Réclamation et Réhabilitation) est l'un des plus puissants parmi une multitude de groupes rebelles ou bandes criminelles qui terrorisent la population dans ce vaste pays d'Afrique centrale.
Une enième guerre civile avait éclaté en Centrafrique en 2013, quand une rébellion dominée par les musulmans, la Séléka, a renversé le président François Bozizé, et que le camp du chef de l'Etat déchu a lancé en représailles des milices d'autodéfense à majorité chrétienne et animiste, les anti-balakas.
Les combats entre ces groupes, dont les civils ont été les principales victimes, ont culminé en 2018 avant que la guerre civile, jusqu'alors très meurtrière, ne baisse d'intensité.
Les 3R, des ex-Sélékas, ont rejoint la rébellion de la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC) qui a lancé en décembre 2020 une vaste ofensive contre Bangui pour tenter de renverser le pouvoir du président Faustin Archange Touadéra.
Ce dernier a appelé Moscou à la rescousse d'une armée démunie et mal entraînée et des centaines de paramilitaires russes sont venus en renfort de centaines d'autres présents depuis 2018 pour l'aider rapidement à repousser la rébellion et d'autres groupes armés horsb de la plupart des territoires qu'ils occupaient.
Sans pour autant réinstaller durablement l'autorité du pouvoir central dans certaines zones reculées du pays.
Les rebelles et gangs criminels continuent de commettre des crimes contre les civils et de harceler les forces de sécurité et leurs alliés russes - des "mercenaires" de la société privée de sécurité Wagner selon l'ONU.
Ces derniers, comme les militaires centrafricains et les groupes armés, sont régulièrement accusés par les Nations unies et des ONG internationales de crimes et exactions contre les populations.