Le processus du dialogue inter centrafricain a du plomb dans l’aile. Les zones contrôlées par les ex-Séléka se sont opposées aux équipes dépêchées par le gouvernement centrafricain, dans les provinces pour tenir les consultations à la base. Les consultations à la base dans le nord de la République Centrafricaine sont bloquées par l’hostilité des ex-Séléka qui sont maitres de la zone. Les membres du gouvernement ainsi que les délégations qu’ils ont conduites ont été bloquées dans plusieurs villes de nord.
Le ministre de l’éducation nationale, Eloi Anguimaté à la tête d’une forte délégation a été enlevé dès son arrivée dans la ville de Kaga Bandoro où il devrait organiser les consultations. Le ministre résidant de Kaga Bandoro devrait sillonner toutes les sous préfectures de Nana Gribizi pour entendre les gens mais dès le départ, il a été bloqué dans son élan.
Eloi Anguimaté, ministre de l’éducation et ministre résident de Nana Gribizi n’a pas pu être le bienvenu dans sa zone de juridiction qui est sous contrôle des éléments de l’ex coalition Séléka toujours sous le commandement de Nourredine.
C’est le même son de cloche à Bambari où les ex-Séléka sont encore et toujours assez puissants. Selon des informations en notre possession, ‘équipe chargée de mener les consultations dans cette préfecture a aussi été bloquée dès son arrivée. Dans la matinée du lundi, un groupe de jeunes musulmans considérés par nos sources comme des ex-Séléka ont bloqué l’entrée de la ville en faisant des barricades et en brulant des pneus, tout ceci dans le but d’empêcher la tenue de ces consultations à la base.
A Bria, une autre zone du Nord, les données n’ont pas changé car le ministre résident de cette préfecture a été empêché lui aussi d’agir. Le lundi matin tandis qu’il tenait une réunion à la mairie de Bria, des éléments de l’ex-Séléka contrôlés par Arda, un chef militaire de la coalition, ont pris position au niveau de la municipalité ainsi que dans les coins stratégiques de la ville. La tension s’est tellement élevée que les éléments de la Minusca ont été obligés de faire disperser la foule.
Le ministre Kadre, ministre résident de Bamingui Boganro n’a pas pu faire quelque chose allant dans le sens des consultations à la base. C’est d’abord à l’entrée de la ville que les ex-Séléka se sont réunis pour empêcher l’entrée de la délégation.
Joint par Centrafrique Libre, un chef militaire de la Séléka du Nord a affirmé que ses combattants ont reçu l’ordre de créer du désordre si les équipes envoyées par le pouvoir de Bangui persistent « nous sommes clairs sur la question des consultations à la base. Pour le moment, nous n’acceptons pas cela. Nous avons reçu des ordres que nous avons passés aux éléments. Pour le moment, c’est juste pour signaler aux gens que les consultations ne doivent pas être organisées mais s’ils insistent, les éléments seront obligés de faire ce qu’ils doivent faire pour que les ordres reçus soient respectés ».
Ces situations enregistrées dans les principales du Nord montrent à suffisance que ceux qui tiennent cette partie de la République Centrafricaine ne sont pas encore entrés dans la dynamique voulue par la communauté internationale. Ces données penchent au profit de ceux qui affirmaient que les préparatifs du forum de Bangui en général et singulièrement des consultations à la base n’ont pas bien faits.
Pour le moment, le pouvoir de Bangui ne s’est pas encore prononcé sur la situation dans le nord. Il est clair que le Nord de la République Centrafricaine tenue par les ex-Séléka est hostile aux consultations à la base même si le gouvernement et la communauté internationale refusent d’accepter cela.
Diane LIGANGUE