Située au cœur du continent, la Centrafrique couvre une superficie de 623 000 km2 et possède plusieurs millions d’hectares de pâturages largement sous-exploités. Ce qui attire des éleveurs des pays de la sous-région, en quête de nourriture pour les troupeaux. Mais la transhumance transfrontalière qui s’observe chaque année pendant la saison sèche entre le Cameroun, le Tchad et la Centrafrique est à l’origine de nombreux conflits entre éleveurs et agriculteurs.
Ce champ de 20 hectares a été saccagé et brûlé, il y a une semaine. En marchant, nous découvrons des tubercules de manioc, des ignames, des maïs ou encore des patates dont les résidus sont visibles. Pendant que Julienne évalue l’ampleur des dégâts, quelques bœufs égarés reviennent sur leurs pas. « La plupart des éleveurs ne distinguent pas les champs et les couloirs de transhumance, raconte-t-elle, très remontée. Les bœufs ont investi mon champ. Je les ai chassés avec des cailloux et des bâtons. Les éleveurs n’étaient pas d’accord. C’est pourquoi ils ont tout saccagé. »
Le champ de Julienne se trouve à 500 mètres d’un cours d’eau très prisé par les bœufs. Un groupe d’éleveurs venus du Niger y a élu domicile. Ces nomades ont parcouru plus de 2 000 km à la recherche de verts pâturages. Moussa en fait partie : « Les éleveurs ont beaucoup de problèmes parce que ces derniers temps, les agriculteurs installent leurs champs à proximité des couloirs de transhumance et des points d’eau. C’est ce qui nous met régulièrement en conflit. » ... suite de l'article sur RFI