- Monsieur le Recteur de l’Université Technique d’Etat de l’Automobile et des Autoroutes de Moscou;
- Mesdames et Messieurs les Membres du Conseil Académique de MADI ;
- Mesdames et Messieurs les Enseignants de MADI ;
- Distinguées personnalités ;
- Mesdames et Messieurs ;
C’est avec un immense honneur mêlé d’un profond sentiment d’humilité que j’accepte de recevoir le titre honorifique de « Professeur Honoraire du MADI » que vous avez décidé de me conférer aujourd’hui.
Dans une occasion pareille, les mots me manquent. J’avoue qu’en venant prendre part au Forum des partisans de la lutte contre les pratiques modernes du néocolonialisme, je ne m’attendais pas à cette agréable surprise.
Etant moi-même issu du monde universitaire, j’apprécie à sa juste valeur ce titre qui m’est décerné, surtout qu’il vient d’un grand Etablissement d’Enseignement Supérieur public fédéral budgétaire de la Fédération de Russie, une université d’excellence de renommée internationale.
Je suis également surpris d’autant que, Monsieur le Recteur, vous avez rappelé ma modeste participation dans les domaines de la science, de l’enseignement supérieur, mais aussi au renforcement des relations internationales avec les principaux établissements d’enseignement supérieur de Russie en général et avec MADI, en particulier.
Oui, j’aime la science, j’aime partager les connaissances scientifiques avec la jeunesse, car devenu Enseignant de Mathématiques, après deux Doctorats dans cette discipline scientifique, j’ai toujours voulu laisser quelque chose de précieux en héritage aux générations futures.
J’ai eu du mal à me détacher du monde universitaire (en partie parce que j’enseigne encore), mais l’envie de changer des destinées m’a poussé vers la politique, où j’ai compris que mon rêve avait plus de chances de se concrétiser.
Elu Président de la République en 2016, je me suis présenté pour un nouveau mandat avec cette vision que : "Nous ferons de la République Centrafricaine un pays uni, un pays pacifié, un pays qui bénéficie du développement."
Ma mission en tant que Président de la République Centrafricaine est directement liée à l’héritage que je veux laisser aux générations futures.
Chaque jour de mon existence est une nouvelle quête, un nouveau défi, une partie de la vision que j’ai de notre société, telle qu’elle sera dans quelques années, une projection dans laquelle les enfants d’aujourd’hui seront les citoyens de demain, les bâtisseurs d’un pays prospère.
Mais vous ne vous êtes pas arrêté, Monsieur le Recteur, à mes mérites dans le domaine de la science, car vous avez également rappelé ma participation active à la coopération internationale unissant les peuples centrafricain et Russe, ce qui ne distingue pas tant mes propres actions en tant qu’universitaire et Président de la République.
Je vous réaffirme que ce titre m’encourage à renforcer davantage la coopération académique entre l’Université de Bangui et l’Université Technique d’Etat de l’Automobile et des Autoroutes de Moscou d’une part, et les relations exceptionnelles d’amitié et de fraternité entre nos deux peuples d’autre part.
Ainsi que nous essayons de le faire sur le plan politique avec le Gouvernement de la Fédération de Russie, je ne doute point que grâce la combinaison du savoir et de la recherche scientifique à l’expérience pratique qui constitue ce lien, nos deux Universités pourront se compléter et profiter l’une de l’autre tout en réalisant leurs objectifs respectifs.
Mon pays a beaucoup à gagner de la coopération universitaire avec cette grande Université de MADI.
Je suis sincèrement reconnaissant à l’Université Technique d’Etat de l’Automobile et des Autoroutes de Moscou et je ferai de mon mieux pour renforcer davantage ce lien.
Monsieur le Recteur ;
Mesdames et Messieurs les Enseignants, Chers Collègues;
Permettez-moi de dire un mot sur le pays que vous venez d’honorer à travers ma modeste personne.
La République Centrafricaine, située au cœur de l’Afrique, comme son nom l’indique, est un pays vaste de 623.000Km2 peuplé d’environ 6 millions d’habitants.
Mais ce pays, en dépit de ses immenses ressources naturelles et sa population majoritairement jeune, demeure l’un des pays les plus pauvres du monde.
Pourtant le pays dispose de plus de 472 indices miniers et des matières premières stratégiques comme l’uranium, le pétrole, le fer, le calcaire, le béryllium, le lithium, le cuivre, le cobalt, dont certaines peuvent être utilisées dans l’industrie automobile et la construction des routes, autoroutes, ponts et chaussées.
Il dispose également d’énormes potentiels pour le développement de l’agriculture et de l’élevage.
Malheureusement, le manque de recherches géologiques poussées nous empêche d’avoir des connaissances fiables en vue d’attirer les investissements directs étrangers pour l’exploitation industrielle de ces ressources naturelles pour les besoins de développement du pays.
Parmi les causes du sous-développement de mon pays, on pourrait aussi citer: des problèmes historiques liés au colonialisme, les guerres civiles, le manque des moyens financiers, un niveau d’éducation insuffisant des populations.
Vous savez que lorsque les éléments qui constituent la base matérielle et technique d’une société sont absents ou ne fonctionnent pas, il est évident que toutes les autres composantes de la vie normale sont perturbées.
Comme les autres pays africains, les problèmes d’infrastructures telles que les routes, les autoroutes, les ponts, les écoles, les hôpitaux, sont probablement la plus grande épreuve que doit affronter mon pays.
C’est pourquoi, j’ai fixé comme priorités nationales la construction d’un État de droit, d’une économie en croissance en mettant l’accent sur la bonne gouvernance, l’éducation, la recherche scientifique, la santé, l’énergie, le numérique afin d’assurer la prospérité de mes concitoyens.
Pour atteindre ces objectifs, la seule manière entrevue consiste à trouver des solutions innovantes pour pouvoir financer les secteurs critiques de l’économie.
C’est ce qui nous a conduits à l’adoption des lois sur les cryptomonnaies et la tokénisation des ressources naturelles et foncières du pays.
Nous ne pourrons assurer le relèvement économique et la relance des secteurs productifs que si nous investissons dans la recherche et le développement du capital humain.
Ainsi nous poursuivons la réalisation d’infrastructures pour l’éducation et la santé en mettant en œuvre toutes les initiatives qui visent à accroître l’accès à l’éducation et aux services de santé.
Nous travaillons à rendre effectives la transformation agro-industrielle et la structuration des chaînes de valeur dans les différents secteurs agro-pastoraux et maximiser le potentiel hydro-énergétique, solaire et de biomasse afin d’accroître l’électrification des zones rurales mais aussi urbaines.
Nos besoins en infrastructures routières et de communication pour désenclaver notre pays et accroître les échanges économiques sont énormes ; ces besoins offrent ainsi des opportunités d’investissement en infrastructures routières et en communication, notamment le déploiement de la fibre optique sur l’ensemble du territoire.
Monsieur le Recteur ;
Je me réjouis de ce que vous ayez retenu ma participation active à la coopération internationale unissant nos deux pays et dans la décision de me décerner ce titre honorifique de « Professeur Honoraire du MADI ».
Grâce à cette coopération bilatérale entre la République Centrafricaine et la Fédération de Russie, nous avons ramené la paix et restauré l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire national, à la grande satisfaction du peuple centrafricain.
Cette distinction doit redonner de l’espoir à tout le peuple centrafricain et à la jeunesse centrafricaine en particulier, car voyez-vous, la culture du multilatéralisme, de la fraternité entre les peuples du monde, de l’excellence dans le domaine scientifique, est initiée afin de permettre aux jeunes Centrafricains d’utiliser leurs talents et potentiels pour communiquer sur les valeurs de paix, de l’effort individuel et collectif comme gage de réussite personnelle et de développement de notre pays.
Mesdames, Messieurs,
Je dédie ce prix au peuple centrafricain engagé à mes côtés dans la résilience, en dépit d’indicibles souffrances endurées dans l’espoir certain de gagner la bataille du développement de notre cher et beau pays.
Je renouvelle ma gratitude à l’Université Technique d’Etat de l’Automobile et des Autoroutes de Moscou qui, par ce choix, contribue à remettre la République Centrafricaine sous les projecteurs du monde et attire de manière réussie les bonnes volontés acquises à la science pour un meilleur développement des peuples.
Permettez-moi, avant de clore mon propos, de remercier les autorités Russes de nous accueillir et de nous donner l’opportunité de recevoir le titre de « Professeur Honoraire du MADI » de la prestigieuse l’Université Technique d’Etat de l’Automobile et des Autoroutes de Moscou.