Le nouveau gouverneur de la BEAC, Yvon Sana Bangui, a été installé, le 01er mars, dans ses fonctions à Yaoundé au Cameroun. Il a été désigné lors de la session extraordinaire des Chefs d’Etat de la CEMAC le 9 février dernier. Le Centrafricain succède au Tchadien Mahamat Abass Tolli. Le nouveau gouverneur a comme principal défi, la lutte contre l’augmentation des prix des produits dans la sous-région.
Yvon Sana Bangui est titulaire d’une licence ès sciences en mathématiques appliquées, d’un Diplôme d’étude supérieure appliquée, DESA en informatique et télécommunications, d’un Master en économie et gestion publique. Le nouveau gouverneur a commencé sa carrière comme ingénieur data pour l’opérateur de téléphonie mobile Centrafrique Telecom Plus puis Acel, devenue Moov Centrafrique. Il a dispensé des cours à l’Institut Supérieur de Technologie (IST) de l’Université de Bangui et à l’Office National d’Informatique (ONI).
Ce dernier a intégré la BEAC en 2005 et va progressivement occuper plusieurs postes, dont celui de Directeur central de la comptabilité, du budget et du contrôle de gestion. Après 19 ans de service dans cette institution bancaire, cet ingénieur et économiste de 49 ans en devient le 6ème gouverneur et le premier Centrafricain à occuper ce poste. Il succède ainsi au Tchadien Abbas Mahamat Tolli, dont le mandat est arrivé à expiration le 6 février 2024.
Des défis à relever
Plusieurs défis attendent le nouveau gouverneur de la BEAC, entre autres, assurer la stabilité de la monnaie, poursuivre l’œuvre de son prédécesseur qui, en 7 ans, a atteint 7.617,6 milliards de FCFA de réserves contre 3.093,2 milliards avant sa prise de fonction. Ceci a été rendu possible grâce à une application rigoureuse de la réglementation des changes. Mais le travail de parachèvement de change n’est pas pour autant fini. Et Yvon Sana doit se mettre à l’œuvre pour consolider les acquis à travers la réglementation en ce qui concerne notamment l’adhésion des entreprises pétrolières et minières à ce projet.
Un autre chantier important est celui de la réforme du franc CFA ainsi que la coopération monétaire avec la France. Ce dossier figure parmi les principaux points forts du prochain septennat dans un contexte où la République Centrafricaine a adopté (en avril 2022) la cryptomonnaie comme monnaie ayant cour légale dans le pays. Si les chefs d’Etats et les ministres des finances de la CEMAC ne se sont pas accordés sur la cryptomonnaie dans l’espace communautaire, Yvon Sana est attendu sur ce dossier et son leadership comptera pour décrocher un consensus autour de la question.