Créée le 16 mars 1994 à N’Djamena, au Tchad, sur les cendres de l’Union douanière des États de l’Afrique centrale (Udéac), la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cémac) célèbre cette semaine son trentième anniversaire. Trente ans après, la vision des pères fondateurs de la Cémac peine à se concrétiser en matière de libre circulation des personnes et des biens, d’échanges intra-communautaires, de réformes économiques...
La zone Cémac est considérée comme la sous-région la moins intégrée du continent, avec un système institutionnel bureaucratique. La ratification en octobre 2017 par les États membres de l’accord de 2013 sur la libre circulation des personnes marquait pourtant un pas important vers l’intégration, après la matérialisation du passeport biométrique Cémac selon les normes de l’Organisation de l’aviation civile internationale sur les documents de voyage.
Mais ces directives sur la libre circulation des personnes et des biens ne sont pas souvent suivies sur le terrain. S’il est facile de se déplacer en avion au sein de la sous-région, ce n’est pas le cas pour les citoyens qui choisissent le transport routier. Les détenteurs de passeport Cémac sont obligés de verser des sommes d’argent allant jusqu’à 10 000 FCFA à chaque poste d’immigration ou au passage de frontière. Pire, les autorités de la sous-région continuent de fermer les yeux sur des pratiques qui n’ont que trop duré.... suite de l'article sur Autre presse