Le procès de Crépin Mboli-Goumba, poursuivi pour « outrage à magistrats », est renvoyé au 20 mars prochain. Un report demandé par ses avocats qui ont relevé des manquements dans les procédures visant leur client.
L’audience publique qui devait se tenir, ce mercredi 13 mars, a été renvoyée à la demande des avocats de Crépin Mboli-Goumba. A l’ouverture, Me Nicolas Tiangaye a soulevé un vice de procédure en ce qui concerne la jonction des plaintes du ministère public et de Daniel Nzewe, un plaignant qui a rallié les causes des premiers magistrats plaignants après l’audience du 6 mars dernier. Pour Me Nicolas Tiangaye, la saisine du parquet par Daniel Nzewe est infondée du point de vue du droit. Il a relevé que ce dernier n’a pas la légitimité pour déposer une plainte pour « diffamation et outrages à magistrats ».
Une défense équitable
Une autre préoccupation relevée par le conseil de Crépin Mboli-Goumba est le fait que les conclusions de la partie civile n’ont été mises à disposition de la défense que la veille du procès. Dans ce cas de figure, il n’aurait pas suffisamment du temps afin de défendre leur client.
Un autre fait marquant est la passe d’armes entre le procureur Benoît Narcisse Foukpio et les Avocats de la défense. Ce dernier s’en est pris aux avocats, indiquant qu’ils ne sont pas des spécialistes du droit pénal. Un propos qui a agacé les avocats qui se sont réunis après cette audience pour « tirer les conséquences » de cette déclaration.
Fin février dernier, Crépin Mboli-Goumba, en sa qualité d’avocat, avait dénoncé une mafia au sein de l’appareil judiciaire et avait accusé le ministre d’Etat à la Justice d’interférer dans les affaires et dans les décisions rendues par les juges. Après cette sortie dans les médias, il a été accusé d’outrage à magistrats, puis arrêté le dimanche 4 mars. C’est le 06 mars qu’il sera mis en liberté provisoire après l’ouverture de son procès au Tribunal de grande instance de Bangui.