Près d'1,8 million d'enfants ont été contraints de fuir leurs foyers au Mali, au Burkina Faso et au Niger en raison de l'escalade de la violence, soit cinq fois plus qu'en 2019, selon une étude publiée jeudi par l'ONG Save the Children.
L'ONG a analysé les chiffres du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), des gouvernements nationaux et de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) pour calculer le nombre d'enfants déplacés dans ces trois pays sahéliens.
L’étude a révélé que le nombre d’enfants forcés de fuir leur foyer est passé d’environ 321.000 en 2019 à environ 1,8 million aujourd’hui.
En outre, la Côte d’Ivoire, qui est sortie de sa propre guerre civile en 2011, a également été touchée par les répercussions de la situation au Sahel.
Le conflit au Burkina Faso et au Mali voisins a multiplié par douze le nombre d’enfants cherchant refuge dans ce pays, d’environ 2.450 fin 2022 à 29.700 actuellement.
"La crise largement oubliée dans le centre du Sahel demeure l'une des pires urgences humanitaires au monde, d’autant plus dévastatrice qu’il s’agit d’une crise touchant les enfants et qui frappe l’une des populations les plus jeunes au monde", a souligné Vishna Shah, une des responsables de Save the Children en Afrique.
"Des millions d’enfants vivent déplacés, fuyant une violence meurtrière inimaginable. Ces enfants vivaient déjà dans l’un des endroits les plus difficiles au monde pour grandir avant de perdre leur maison, leur communauté et tout ce qu’ils connaissaient", a-t-elle ajouté.
Les enfants représentent 40% des personnes déplacées dans le monde selon l'ONU, mais cette proportion grimpe à environ 58% en Afrique de l'Ouest et centrale.
Le Burkina Faso, le Mali et le Niger sont marqués par des années de conflit, des coups d'Etat, une pauvreté extrême et une insécurité alimentaire croissante.
Les enfants y sont notamment confrontés à des attaques violentes et au risque d'être recrutés par des groupes armés, car plus d'une décennie après le début de la crise qui a débuté au Mali en 2012, la situation sécuritaire dans la région a continué de se détériorer.
La région sahélienne est aussi située en première ligne de la crise climatique.