Les réfugiés nigérians et centrafricains installés au Cameroun risquent de voir leurs rations alimentaires diminuées. C'est la substance d'un communiqué conjoint du Programme Alimentaire Mondial (PAM) et du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). Les deux organisations se plaignent du manque de financement.
Le communiqué conjoint du Programme Alimentaire Mondial (PAM) et du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) est donc sans équivoque. L'argent manque pour assurer une alimentation adéquate aux réfugiés installés dans les régions de l’Adamaoua, de l'Extrême- Nord et du Nord.
Le PAM a besoin de 23,1 millions de dollars, soit 13 milliards 860 millions de FCFA, pour nourrir les 222000 réfugiés installés dans les régions septentrionales du Cameroun. Si les financements ne tombent pas à temps, le PAM et le HCR seront contraints de diminuer les paniers alimentaires servis.
Ces paniers avaient déjà été diminués l'année dernière. Depuis quelques années, le PAM et le HCR constatent une diminution des financements pour assurer l'alimentation des réfugiés. Les donateurs traînent les pas pour détacher les cordons de la bourse.
À titre d'illustration, le plan de réponse alimentaire était estimé pour 2024 à 371,4 millions de dollars (222 milliards 840 millions de FCFA). Au mois de février 2024 seulement 5% de la somme était disponible. Déjà en 2023, seulement 28% de la somme attendue a été disponible.
Le Cameroun, terre d'accueil des réfugiés traverse une situation difficile due à l'incursion des bandes armées dans les régions septentrionales, et la crise politique dans les régions anglophones. Cette situation ne permet pas une production agricole optimale. Ainsi, près de 2,5 millions de personnes sont menacées d'insécurité alimentaire. Pour résoudre le problème, le gouvernement camerounais s'est tourné vers des partenaires étrangers. Les problèmes alimentaires des réfugiés viennent s'ajouter à l'insécurité alimentaire déjà palpable.
La sonnette d’alarme tirée par le PAM et le HCR démontre l'urgence de la situation ; il y a péril en la demeure. La réaction des donateurs et bienfaiteurs est très attendue. Et si elle n'est pas prompte, le PAM et le HCR redoutent une crise de protection au Cameroun qui affecterait un des droits humains les plus fondamentaux pour les personnes forcées au déplacement : le droit à l'alimentation.
En effet, le Programme Alimentaire Mondial, qui est la plus grande organisation humanitaire mondiale, s'appuie sur les donateurs et les gouvernements pour mener à bien ses activités. Celles-ci tournent essentiellement autour de la distribution en urgence de l'aide alimentaire en période de crise (catastrophe naturelle et conflit).
Les déplacés sont généralement dépourvus de tout, n’arrivant pas à bien s'alimenter. Quant au Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés, il organise la protection des réfugiés dans les pays d'accueil. En liaison avec les gouvernements, le HCR fournit les soins de santé, les abris et participe à l'éducation des enfants. Toutes ces activités ont un coût.
Dans le cas du Cameroun, le gouvernement fait d'énormes efforts pour assurer aux réfugiés une vie décente. Cependant, la communauté internationale doit s'impliquer en venant en aide au PAM et au HCR.