Le commerce illégal d'espèces sauvages protégées se poursuit et certains gouvernements, alors que les autorités chargées de l'application de la loi sur les espèces sauvages s'efforcent d'endiguer ce phénomène.
Au cours du premier trimestre de cette année, trente trafiquants d'espèces sauvages ont été arrêtés dans quatre pays africains.
Ces trafiquants ont été arrêtés en Côte d'Ivoire, au Congo, au Gabon et au Togo, lors d'opérations coup de poing menées dans le cadre de la collaboration du gouvernement avec le réseau EAGLE, qui assiste les autorités en charge de la protection de la faune dans l'application de la loi faunique dans ces pays.
Ils ont été arrêtés alors qu'ils se livraient au trafic d'espèces sauvages protégées, notamment de singes et de chimpanzés vivants. Des défenses d'éléphants et des peaux de panthères ont également été saisies, lors d'opérations menées dans ces quatre pays.
Dix-sept trafiquants d'ivoire ont été arrêtés avec plus de 165 kg de défenses d'éléphants, dont 33 kg de morceaux d'ivoire, et environ 132 kg de défenses, dont 30 kg en provenance du Cameroun, saisis au Togo.
Six trafiquants de peaux de panthères et un trafiquant de chimpanzés ont également été arrêtés avec quatre peaux de panthères et un chimpanzé saisis en Côte d'Ivoire et au Congo. Cinq autres trafiquants ont été arrêtés avec 17 singes vivants au Togo.
Parmi les personnes arrêtées figurent cinq trafiquants au Togo, dont un criminel récidiviste, ayant plusieurs nationalités (israélienne, biélorusse, russe et kazakhstanaise), figurant sur des documents d'identité portant des noms et des informations modifiées qu'il détenait par devers lui. Ils ont été interceptés par la gendarmerie togolaise à bord d'un voilier contenant une cargaison de 17 singes protégés en provenance du Brésil.
EAGLE-Togo a participé à l'opération en constatant l'illégalité de la cargaison. Le trafiquant, de plusieurs nationalités, a ensuite réussi à sortir de cellule et à quitter le Togo. Les sources proches de l'affaire affirment que la corruption pourrait avoir joué un rôle dans l'évasion du trafiquant.
Un trafiquant d'ivoire en fuite au Congo, qui était recherché dans le cadre d'une opération menée en 2023, figure également parmi les personnes arrêtées. Le fugitif s'est échappé pendant l'opération au cours de laquelle un trafiquant a été arrêté en possession de deux défenses d'éléphant, et condamné à quatre ans de prison.
Après de multiples tentatives d'arrestations infructueuses du fugitif qui, à chaque fois, disparaissait mystérieusement, il a finalement été arrêté au mois de février. Le commerce illégal d'espèces sauvages protégées en Afrique se poursuit et certains gouvernements, alors que les autorités chargées de l'application de la loi sur les espèces sauvages s'efforcent d'endiguer ce phénomène.
La forte demande des consommateurs pour une grande variété de produits illicites issus d'espèces sauvages en provenance d'Asie est un facteur majeur de l'essor de cette activité.
Ofir Drori, fondateur d'Eco Activists for Governance and Law Enforcement (EAGLE), déclare : « En luttant contre les réseaux de trafiquants sur le terrain, je peux dire que nous ne voyons aucun signe de déclin, mais plutôt une augmentation continue des niveaux de trafic ».
Le réseau EAGLE est composé d'ONG, dont LAGA, qui travaillent en collaboration avec certains gouvernements africains pour améliorer l'application de la législation environnementale nationale. Le réseau EAGLE est actif au Cameroun (LAGA) et dans sept autres pays d'Afrique : Congo, Gabon, Guinée, Côte d'Ivoire, Sénégal, Togo et Ouganda, où il travaille en étroite collaboration avec les gouvernements pour lutter contre le commerce illégal d'espèces sauvages.
L'année dernière, le réseau a contribué à l'arrestation de 90 trafiquants.