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La Minusca se souvient : 30ème commémoration du génocide des Tutsi au Rwanda en 1994

Publié le mardi 7 mai 2024  |  MINUSCA
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© Autre presse par DR
La Minusca se souvient : 30ème commémoration du génocide des Tutsi au Rwanda en 1994
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Le 25 avril 2024, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) a observé pour la première fois la Journée Internationale de réflexion sur le Génocide des Tutsi au Rwanda en 1994. A travers une cérémonie empreinte de recueillement et de réflexion, cette commémoration visait à souligner l'importance du devoir de mémoire, en particulier dans le contexte des opérations de maintien de la paix des Nations Unies.

Le Génocide des Tutsi en 1994 au Rwanda, exécuté en présence d'une mission de maintien de la paix des Nations Unies dans le pays, demeure un sombre rappel de l’échec de la communauté internationale à prévenir et à stopper un Génocide évitable. Cette faillite a été le catalyseur de l'inclusion de la protection des civils comme tâche prioritaire des mandats des missions de maintien de la paix, redéfinissant ainsi les modalités de ces interventions à l'échelle mondiale.

La cérémonie, qui a réuni près de 300 invités issus du Gouvernement centrafricain, du Corps diplomatique, du personnel des Nations Unies en Centrafrique ainsi que les étudiants en droit de l’ Université de Bangui, a débutée par l'allumage de la flamme de la mémoire par la Représentante spéciale du Secrétaire général en Centrafrique et Cheffe de la MINUSCA, Valentine Rugwabiza, accompagnée de personnalités telles que le Ministre d'État à la justice, Arnaud Djoubaye Abazene, le Chef de mission diplomatique du Rwanda en Centrafrique, Olivier Kayumba, et l'Ambassadeur du Royaume du Maroc, Moulay Abdelhadi Alaoui Azizi.

Une minute de silence a été observée en hommage aux victimes, suivie de la projection d’un message vidéo du Secrétaire Général des Nations Unies enregistré lors de la cérémonie de Kwibuka30 ainsi que du témoignage vidéo de la survivante EstherMujawayo prononcé en avril 2019 à la tribune du Hall de l’Assemblée Génerale des Nations dans le cadre de Kwibuka25. Des témoignages de membres du personnel des Nations Unies ayant servi au Rwanda en 1994 ont été partagés, offrant une perspective unique sur leur mémoire du Génocide des Tutsi au Rwanda en 1994.

Ces interventions ont mis en lumière les défis rencontrés par les casques bleus du contingent ghanéen à travers le témoignaged’Andrew Awuah, présent pour partager les récits déchirantsrelatés par son père qui était au Rwanda pendant les 100 jours du Génocide et a dû faire face à des situations de chaos et de violence extrême. A partir de 1995, il aura lui-même servi au Rwanda du côté de Gishari où il a trouvé une situation sécuritaire précaire, avec une population traumatisée par le Génocide, nécessitant des patrouilles constantes et une protection des civils adaptée en faisant preuve d’innovation pour exécuter ce devoir malgré les défis.

Renner Onana, l'un des premiers fonctionnaires des droits de l'homme déployés au Rwanda par les Nations Unies en 1995, a partagé une interaction troublante avec un détenu âgé qui avait tué deux enfants. Ce détenu s’interrogeait sur sa propre incarcération en comparant son acte à celui d'un codétenu qui avait tué cinquante enfants, soulevant des questions sur la justice et l'équité de sa situation et mettant en lumière l'énormité des défis auxquels la Justice post Génocide a été confrontée.

Des interludes musicaux et des performances artistiquesinterprétées par le slameur centrafricain Cyrus Zemangui Kette et inspirées du triptyque de Jean Haztfeld : « récits des marais rwandais » ont ponctué la cérémonie, offrant aux participants des moments de réflexion et de recueillement.

La dernière partie de la cérémonie a vu le chef de mission diplomatique du Rwanda en Centrafrique, Olivier Kayumba, partager des informations spécifiques sur le nombre de victimes du génocide, son impact et les conséquences psychologiques que subissent encore aujourd’hui les survivants et leurs descendants. Il a rappelé que malgré les atrocités commises, le Rwanda a démontré une résilience remarquable en embrassant l'unité et la responsabilité. Cependant, le discours a également mis en garde le public face à la réapparition de l'idéologie de haine et de division, soulignant la nécessité de tirer des leçons du passé pour prévenir de telles atrocités à l'avenir, comme l'a souligné le Président Paul Kagame dans son allocution marquant le début de Kwibuka30 à Kigali.

Enfin, la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies et Cheffe de la Minusca a exprimé sa gratitude envers les participants, soulignant que cette présence en nombre est la plus belle marque de solidarité à l’endroit des rescapés. Elle a rendu hommage aux victimes et salué la résilience des survivants et leur contribution à la reconstruction du Rwanda.

En rappelant l'importance de nommer correctement les événements historiques, elle a mis en garde contre le déni du Génocide : « Les planificateurs et auteurs du Génocide ont tenté d'effacer toute trace de l’existence de leurs victimes de la surface de la Terre. Il ne se s’agissait pas juste de les assassiner de la façon la plus cruelle qui soit, mais aussi de détruire toute trace matérielle de leur existence. En nous rassemblant aujourd'hui pour cette commémoration, nous faisons échouer cet objectif du Génocide en honorant les vies et les souffrances de leurs victimes et en éduquant les générations actuelles et futures sur les mécanismes de préparation de l’idéologie génocidaire ».

En mettant en lumière le rôle crucial des missions de maintien de la paix des Nations Unies, notamment dans la protection des civils, la Représentante spéciale a souligné l'impact du Génocidedes Tutsi au Rwanda en 1994 sur la manière dont ces missions sont conçues et menées. Elle a honoré le courage du Capitaine Mbaye Diagne et du Brigadier General Henry KwamiAnyidoho, soulignant l'importance de leur exemple pour guider l'engagement et la responsabilité collective et individuelle dans la protection des populations vulnérables.
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