Lors d’une séance de sensibilisation organisée par la MINUSCA, la psychologue clinicienne Sarah Ferchichi a abordé les maladies mentales les plus courantes en milieu carcéral auprès des détenus de la maison centrale de Bambari. Cette initiative, accompagnée d’un don de kits de dignité dans le cadre de la journée Mandela, a été largement saluée par le personnel pénitentiaire et les détenus.
Sarah Ferchichi, psychologue clinicienne en poste à l’Unité des Affaires pénitentiaires de la MINUSCA, a donné aux 219 détenus de la prison de Bambari un aperçu des trois maladies les plus fréquentes dans le milieu carcéral. Elle a mis l’accent sur les symptômes, les causes et la prévention de ces maladies : l’anxiété, la dépression et la psychose.
Des symptômes de ces maladies sont visibles chez certains détenus, surtout ceux qui n’ont pas de soutien familial, comme en témoigne le délégué des détenus : « Ce que je vois beaucoup, s’il y’a quelqu’un qui ne reçoit pas de visite, pas de famille. Au réveil, il reste seul, il n’a rien à manger, il souffre beaucoup et ça entraine de mauvaises pensées ».
Alain Dossimona, qui assure le suivi médical des détenus au quotidien, a fortement apprécié la venue de la psychologue. Il reconnait qu’il existe des cas de maladies mentales dans l’établissement :« Au moins une trentaine de cas ont été dépistés dont trois qui sont des cas graves de psychoses qui sont traités à l’hôpital régional universitaire de Bambari. Le reste, ce sont des tendances à la dépression et à l’anxiété. Nous les traitons ici par des séances de psychothérapie, mais par rapport à la charge de travail, il nous faudrait quelqu’un du domaine de la santé mentale pour améliorer ce que nous faisons, et donc je le redis encore, la présence de la psychologue est salutaire », a-t-il déclaré.
Après la sensibilisation de masse, la psychologue Sarah Ferchini s’est entretenue avec les détenus en petits groupes. Selon elle :« Le milieu carcéral est anxiogène, donc une personne peut arriver sans aucun problème mais le fait qu’elle est incarcérée, il y a beaucoup de problèmes ou de soucis psychologiques qui vont sortir comme la dépression ».
Don de kits de dignité
Dans le cadre de la célébration de la journée Mandela, le personnel déployé par le Sénégal dans l’unité des affaires pénitentiaires de la MINUSCA a offert un important don constitué de kits de dignité aux détenus. Un geste de fraternité selon Saye Ndim, qui a exhorté les détenus à se projeter après la prison : « Quand on est en prison, ce n’est pas parce que on est mort. Quand on est en prison, il y a une autre vie devant toi, donc continuez à avoir la foi en Dieu, continuez à être sage, à respecter le règlement intérieur et les consignes de la partie nationale, le régisseur et ses éléments et quand vous allez sortir, il y a autre chose qui vous attend. Nous connaissons les conditions dans lesquelles vous vivez et nous sommes conscients que les conditions sont un peu difficiles, c’est pour ça qu’aujourd’hui, nous sommes là, avec le peu de moyens que nous avons pour vous soutenir ». Le geste de la MINUSCA a été fortement apprécié par le régisseur de la maison centrale.
La MINUSCA a contribué à la mise en place de plusieurs projets visant à améliorer les conditions de vie des détenus, notamment un jardin potager, un atelier de menuiserie et un élevage de chèvres à la prison centrale de Bambari.