Les Centrafricains crient leur désespoir face à une inflation incontrôlée qui ravage leur pouvoir d’achat, comme en témoignent les appels passionnés des auditeurs de la radio Guira FM dans l’émission « Tribune de l’économie ». Pendant ce temps, le gouvernement semble paralysé, incapable de répondre à cette crise économique majeure. Martin Ziguelé, député et économiste invité sur l’antenne, dresse un constat alarmant : “Aujourd’hui, dans les familles centrafricaines, surtout à Bangui et dans les zones périurbaines, les gens mangent une seule fois par jour dans l’après-midi, c’est ce qu’on appelle un coup chaos. C’est dû à la faiblesse du pouvoir d’achat.” Cette déclaration choc illustre l’ampleur de la crise qui frappe le pays et l’urgence d’agir pour éviter une catastrophe sociale.
L’économie centrafricaine face à un pouvoir d’achat anéanti.
“Les ménagères sont à bout de souffle à Yaloké”, déclare une auditrice anonyme, résumant l’angoisse des foyers. À Bangui, le prix d’une simple cuvette de manioc a bondi de 80%, passant de 2500 à 4500 FCFA, selon Martin Ziguelé, député et économiste invité sur Guira FM. Cette flambée touche tous les produits essentiels.
Jean-Charles Sandika, boucher au marché de Yaloké, explique : “La viande est chère parce que nous cherchons la viande jusqu’aux brousses. Un bœuf, nous achetons 700 000 ou parfois 650 000 ou 500 000 comme ça”. Cette hausse des prix à la source se répercute inexorablement sur les consommateurs.
L’économie centrafricaine au bord du gouffre.
Martin Ziguelé dresse un constat alarmant : “L’inflation, c’est vraiment la peste pour l’économie centrafricaine”. Il souligne que le taux d’inflation dépasse largement les 3% fixés par la CEMAC, paralysant l’activité économique. “Aujourd’hui, il y a pratiquement plus d’activités économiques en tant que telles. L’argent ne circule pas”, alerte-t-il.
Le sous-préfet intérimaire de Yaloké, Bruno Bangolo, appelle le gouvernement à “mettre une stratégie en place pour réduire le coût de vie”. Pourtant, aucune mesure concrète n’a été prise pour juguler l’inflation ou stimuler la production locale.
Un avenir sombre sans réformes courageuses.
Face à ce désastre économique, Martin Ziguelé a préconisé des réformes drastiques : “Il faut un gouvernement volontariste pour imposer une politique anti-inflationniste qui va de pair avec une politique de création de richesses et de création d’emplois”. Il appelle à lutter contre la corruption, améliorer le climat des affaires et libéraliser certains secteurs comme les carburants.
Sans un sursaut rapide des autorités, la RCA risque de s’enfoncer dans une spirale inflationniste aux conséquences potentiellement dramatiques. Comme le résume Martin Ziguelé : “Il faut que ça commence quelque part”. Le temps presse pour éviter un effondrement économique que les citoyens centrafricains, eux, vivent déjà au quotidien.