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La RCA introduit la vaccination contre le paludisme: Discours de son de son Excellence Le Professeur Faustin Archange Touadera, President de la République, Chef de l’Etat à l’occasion du lancement de l’introduction de la vaccination contre le paludisme dans le programme élargi de vaccination de routine en RCA

Publié le vendredi 23 aout 2024  |  Présidence
Lancement
© Autre presse par DR
Lancement de l’introduction de la vaccination contre le paludisme dans le programme élargi de vaccination de routine en RCA
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Bangui, le 22 Janvier 2024

Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale ;
Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement ;
Mesdames et Messieurs les Présidents des institutions de la République ;
Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement ;
Excellences Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Chefs des Missions Diplomatiques ;
Madame la Représentante Spéciale du Secrétaire Général des Nations Unies, Cheffe de la MINUSCA ;
Mesdames et Messieurs les Représentants du Système des Nations Unies ;
Monsieur le Président de la Délégation Spéciale de la ville de Bangui ;
Monsieur le Président de la Délégation Spéciale du 7ème Arrondissement de la Ville de Bangui ;
Mesdames et Messieurs les Notables du 7ème Arrondissement de la Ville de Bangui ;
Vaillante population du 7ème Arrondissement ;

Distingués invités;
Mesdames et Messieurs ;

En cette occasion solennelle marquant l’introduction du nouveau vaccin contre le paludisme, je suis particulièrement heureux de me joindre à vous pour célébrer cette innovation d’importance vitale en matière de santé publique.

Le nouveau vaccin contre le paludisme permettra la protection d’un grand nombre d’enfants contre les effets dévastateurs du paludisme et de ce fait sauvera de nombreuses vies.

Je me réjouis du fait que notre pays soit parmi les premiers pays bénéficiaires de ce vaccin après le Benin, le Burkina Faso, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Kenya, le Libéria, le Malawi, la Sierra Léone et la Tanzanie.

A l’instar de la Côte d’Ivoire, la République Centrafricaine a opté pour le nouveau vaccin de dernière génération, notamment le vaccin R21/Matrix-M qui a montré une très bonne tolérance et une grande efficacité de plus de 75% contre le paludisme clinique.

Pour cette phase d’introduction qui s’achève en décembre 2024, les populations cibles sont les enfants âgés de 6 à 11 mois qui bénéficieront de quatre doses pour une protection optimale.
Dès janvier 2025, le vaccin contre le paludisme sera administré aux enfants dès leur sixième mois dans le cadre des activités de vaccination de routine.

La vaccination contre le paludisme vient ainsi compléter les autres interventions de lutte contre le paludisme, notamment l’utilisation des moustiquaires imprégnées, la prise en charge gratuite des cas et la prévention du paludisme pendant la grossesse.

La mise en œuvre de ces interventions dans les formations sanitaires et dans la communauté à travers l’engagement communautaire permettra d’accélérer la réalisation de la Couverture Santé Universelle et la réduction rapide du fardeau de la maladie dans notre pays.

Distingués invités,
Mesdames et Messieurs ;

La cérémonie de ce jour doit consacrer l’importance cruciale que j’attache à la vaccination comme méthode de lutte contre les maladies.

Dans un monde marqué par l’infodémie délibérée contre la vaccination, j’ai tenu à annoncer personnellement l’introduction du nouveau vaccin contre le paludisme afin de marquer de la façon la plus solennelle mon engagement en faveur de la prévention des maladies par la vaccination.

Ce faisant, j’invite toutes les Centrafricaines et tous les Centrafricains ainsi que les personnes résidant sur le territoire centrafricain à faire vacciner leurs enfants contre le paludisme.

En effet, le paludisme est une tragédie humaine silencieuse et un frein au développement. Dans les pays endémiques comme la République Centrafricaine, il réduit de 1,3 le taux de croissance.

Au niveau mondial, l’OMS estime qu’en 2022, le paludisme était responsable de 249 millions de cas et 608.000 décès dont 94% sont survenus dans la région africaine.

Selon les statistiques nationales, en 2022, le paludisme représentait la première raison de consultation avec près de 2 millions de nouveaux cas soit 66% des cas de maladies.

Il est la première cause de décès avec 2.412 décès, soit 41% des décès tous âges confondus dans nos formations sanitaires.

Les enfants de moins de 5 ans sont les plus vulnérables et y paient le plus lourd tribut avec plus d’un million de cas et plus de 1.000 décès.

De ce fait, l’élimination du paludisme fait partie des dix domaines d’impulsion présidentielle pour l’accélération vers la couverture santé universelle et la réduction accélérée de la mortalité maternelle et infantile.

Vous comprendrez pourquoi, depuis mon accession à la Magistrature Suprême de l’Etat, j’ai fait de la prévention des maladies en général et la prévention des maladies évitables par la vaccination l’une des priorités de mon agenda politique qui met l’accent sur le développement du capital humain.
Dans le même esprit, j’ai fait de la santé un investissement et non une dépense.

Je suis heureux d’indiquer que la conjonction des interventions contre le paludisme a commencé à donner des résultats tangibles au terme d’impact, notamment au niveau du Complexe pédiatrique de Bangui ou une chute sensible du nombre de cas de paludisme simple, de paludisme grave et de décès a été rapportée pour la période de janvier à juin 2024.

En effet, 443 cas de paludisme simple ont été reçus contre 990 cas en 2022 et 4.448 cas en 2023.

Par ailleurs, 1240 cas de paludisme graves ont été enregistrés contre 2641 en 2022 et 3868 en 2023.
Vingt-quatre (24) décès ont été enregistrés en 2024 contre 78 en 2023.

Cette tendance générale à la baisse du nombre de cas de paludisme simple, du nombre de paludisme grave et du nombre de décès d’enfants dus au paludisme est attribué en grande partie à la prise en charge précoce des patients par des Agents de Santé Communautaire qui font des visites de ménages dans les trois districts de Bangui et une partie du district de Bimbo dans le cadre d’engagements communautaires.

Ces faits suggèrent que notre ambition de ‘’ Zéro Palu’’ n’est pas une utopie et que l’élimination du paludisme comme problème de santé publique est bel et bien réalisable.

Ma vision en matière de protection par la vaccination est qu’en République Centrafricaine, chaque individu où qu’il se trouve, quels que soient son âge, son sexe, sa condition sociale, sa religion et son appartenance communautaire, bénéficie pleinement des avantages des vaccins retenus dans le cadre du Programme Elargi de Vaccination.

- Distingués invités ;
Mesdames et Messieurs ;

Tandis que nous célébrons l’avènement du nouveau vaccin contre le paludisme, les informations disponibles sur les performances de la vaccination en République Centrafricaine suggèrent que pour que nous tirions le meilleur parti de ce vaccin, d’importants efforts et des reformes devront être engagés.

En effet, les récentes enquêtes sur la couverture vaccinale par le Programme Elargi de Vaccination nous interpellent.

Les résultats de ces enquêtes montrent qu’en dépit des efforts consentis par le Gouvernement et nos partenaires pour rendre disponibles les vaccins et les services de vaccination à la majorité de la population, seulement 16% des enfants sont complètement vaccinés et 34% des enfants n’ont jamais été vaccinés.

Parmi les facteurs en cause figurent au premier plan la distance à parcourir par les populations pour accéder aux services de vaccination et la faible couverture en chaîne de froid estimée à 50%.

J’instruis le Ministre chargé de la Santé et de la Population et le Ministre des Finances de mettre tout en œuvre pour accélérer la réalisation des stratégies avancées et mobiles de vaccination afin de rapprocher les services de toute la population et toucher tous les enfants en âge de vaccination ainsi que leur mère.

Je lance un appel aux agents de santé afin qu’ils adoptent un comportement plus accueillant et plus incitatif à l’endroit des patients, car les résultats des enquêtes auprès des populations indiquent que l’attitude des agents de santé fait partie des facteurs de démotivation à l’utilisation des services de santé, y compris la vaccination.

Je les exhorte à rester guidés par les principes éthiques et déontologiques de leur profession.
Il ressort aussi des consultations faites auprès des autorités administratives locales et des leaders communautaires que ceux-ci ne sont pas impliqués dans la mise en œuvre du programme de vaccination.

J’instruis le Ministre chargé de la Santé et de la Population à impliquer les autorités administratives locales et les leaders communautaires pour une forte adhésion de la population au vaccin contre le paludisme, dans le cadre de l’engagement communautaire, en collaboration avec les partenaires qui nous appuient.

Je suis fier de savoir que malgré les fausses rumeurs qui font légions sur les vaccins, les Centrafricains font montre d’enthousiasme et d’engouement pour le vaccin contre le paludisme.
Les enquêtes rapides d’opinion réalisées auprès de la population, notamment des mères d’enfants et des leaders d’opinion, ont montré que ceux-ci sont favorables à l’introduction du nouveau vaccin contre le paludisme.

A ce stade de mon propos, je tiens à remercier les partenaires qui accompagnent notre pays pour la santé et le bien-être de nos populations.

Mes remerciements vont particulièrement à l’UNICEF, l’OMS, la Fondation Bill et Melinda GATES, le CDC et l’Alliance GAVI pour leurs multiples appuis au Programme Élargi de Vaccination en général, et surtout pour l’introduction du vaccin contre le paludisme.

Je remercie et j’encourage le personnel de santé à tous les niveaux pour leur constant dévouement et les sacrifices qu’ils consentent quotidiennement pour la santé de nos populations.

Je lance un appel solennel à toutes les forces vives de la Nation, les élus du peuple, les autorités locales, les leaders communautaires, traditionnels et religieux, les communautés, les ménages et les individus à se mobiliser pour faire de la campagne de vaccination contre le paludisme un succès afin de bouter le paludisme hors de notre pays.

J’exhorte les parents à se rendre aux lieux de vaccination avec leurs enfants pour les faire vacciner contre le paludisme et autres maladies mortelles évitables par la vaccination.

Sur ce, je déclare lancée la campagne d’introduction du vaccin contre le paludisme dans le Programme Élargi de Vaccination de routine en République Centrafricaine.
« Zéro Paludisme, je m’engage ! ».

Que Dieu bénisse la République Centrafricaine et son peuple.

Je vous remercie.
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