Le gouvernement plaide pour la levée totale de l’embargo sur le diamant centrafricain, imposé par le processus de Kimberley. Demande faite par le ministre des Mines et de Géologie, ce 2 septembre à Bangui, lors d’une rencontre avec les ambassadeurs accrédités dans le pays.
Lors de cette réunion du Comité technique chargé de réflexion et d’échange sur le secteur extractif, des experts centrafricains du ministère des Mines ont exposé des avancées réalisées dans ce domaine. Selon eux, les efforts fournis dans ce domaine peuvent permettre au processus de Kimberley de lever sa sanction sur le diamant centrafricain.
« Assurer la bonne gouvernance »
« La vision et l’orientation stratégique du gouvernement, c’est que la promotion du secteur aurifère vise à assurer la bonne gouvernance ; à mettre en valeur de façon durable les ressources aurifères. Ce, afin de créer des emplois, relancer l’économie, augmenter les recettes de l’Etat et renforcer les partenariats », a indiqué Jules Yaganza, inspecteur général des Mines,
Des efforts reconnus par certains diplomates qui comptent travailler avec le gouvernement pour obtenir la levée totale de cet embargo. « Je félicite le gouvernement centrafricain pour ses efforts quant au renforcement des capacités dans le secteur minier. Singulièrement, l’élargissement de son potentiel afin de contribuer aux recettes de l’Etat et devenir un moteur de croissance économique », s’est réjouie Patricia Mahoney, ambassadrice des États-Unis en République centrafricaine.
Pour le gouvernement centrafricain, après 11 ans de blocus, le pays a presque répondu à toutes les exigences du processus de Kimberley, une organisation qui régule le commerce de diamants dans le monde.
« La sanction est toujours maintenue »
« La RCA, jusqu’à ce jour, a fait preuve de beaucoup de respect vis-à-vis des critères de validation des zones, telles que définies dans le cadre opérationnel. En dépit de tout cela, la sanction est toujours maintenue, au mépris des textes du processus de Kimberley. La question est celle de savoir : cette sanction, au regard des textes de cette institution, devrait-elle être maintenue ? », a déploré Rufin Benam Beltoungou, ministre centrafricain des Mines et de Géologie.
L’embargo sur le diamant centrafricain a été imposé en 2013 durant la crise militaro-politique. Il a été allégé en 2021. Certaines zones sont déclarées zones vertes et peuvent vendre leurs diamants. Cependant, plusieurs autres zones sont restées sous sanction. L’exploitation du diamant faisait vivre plus d’un quart de la population centrafricaine avec une production d’environ 900.000 à 1 million de carats par an.