Deux semaines après son éviction de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), François Bozizé revient à la charge. L’ancien président s’accroche au mouvement et met en place une nouvelle équipe, écartant ainsi ses détracteurs, dont Ali Darassa.
S’il a opté pour le silence durant deux semaines, François Bozizé resurgit et réagit à la décision de certains leaders de la CPC de l’écarter du groupe et d’apporter une modification à la dénomination du mouvement. L’ancien président centrafricain, à l’origine de la création de la CPC après l’invalidation de sa candidature à la présidentielle en décembre 2020, affirme en être toujours le leader. Il met ainsi en place un nouveau bureau de sept (7) membres.
Son fils et bras droit, Jean-Francis Bozizé, occupe le poste stratégique de coordonnateur militaire, le Vice-coordonnateur général est Sembé Bobo, actuel coordonnateur du mouvement armé 3R, tandis que Ousmanou Mohamadou, très peu connu du grand public, est nommé délégué aux relations avec les organisations humanitaires. L’ancien ministre de la Jeunesse et des Sports, issu des Antibalaka, Léopold Bara est désigné porte-parole. Mais à peine mis en place, le nouveau bureau de la CPC enregistre une démission : celle de Ousmanou Mohamadou. Ce dernier met en avant son poste de coordonnateur politique de l’UPC qui est en bras de fer aujourd’hui avec la CPC.
Tous favorables aux négociations
A la différence de la faction Ali Darassa et sa suite qui ont ajouté fondamentale à leur mouvement, François Bozizé conserve la dénomination de CPC et compte désormais sur le mouvement 3R et une partie des miliciens Antibalaka encore fidèles à sa vision. Si la CPC-F se dit favorable au retour à la table des négociations, l’aile Bozizé n’exclut pas non plus la possibilité de discuter de la paix, mais en tenant compte de ses revendications.
Deux CPC aujourd’hui, cela prouve la scission profonde de ce mouvement armé qui a tenté de renverser le pouvoir de Bangui en janvier 2021 avant d’être pourchassé et affaibli par l’armée et ses alliés russes. Le nouveau bureau mis en place par l’ancien chef d’Etat, constitué de radicaux, aura la tâche de prouver s’il n’est pas isolé ou fragilisé par le départ de l’UPC, du FPRC ou encore d’une partie des Antibalaka.