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Centrafrique: les victimes du massacre de Paoua indemnisées cinq ans après

Publié le mercredi 18 septembre 2024  |  AFP
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© AFP par DR
Une vue de la ville de Paoua
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Les victimes du massacre de Paoua, en Centrafrique, qui avait coûté la vie à 46 civils en 2019,
ont reçu des réparations après un jugement de la Cour pénale spéciale (CPS), a annoncé lundi
cette juridiction chargée des crimes de guerre et contre l'humanité dans le pays.

"Pour la première fois dans l'histoire de la République centrafricaine, une mesure de
réparation ordonnée par une juridiction a été mise en oeuvre au bénéfice direct des victimes
parties civiles", fait valoir la CPS dans un communiqué.

La CPS "a remis les réparations prononcées par la chambre d'appel aux parties civiles", "soit
neuf victimes directes des crimes (dont cinq victimes de violences sexuelles) et 32 familles
affectées" par "l'affaire dite de Paoua", annonce le texte.

Au total, "l'ensemble des réparations financières accordées, individuelles et collectives",
remises fin août, s'élève à 18.855.000 francs CFA, soit environ 28.745 euros.

Le 21 mai 2019, des éléments du groupe armé 3R (Retour, réclamation, réconciliation) avaient
lancé une série d'attaques contre la ville de Paoua, située dans le nord du pays. 46 civils
avaient été tués dans ces attaques, selon l'ONG Human Rights Watch (HRW).

Après un ultimatum de la mission de l'ONU (Minusca) et du gouvernement centrafricain au
leader du groupe 3R, trois tueurs présumés avaient été livrés par le groupe aux autorités
judiciaires du pays.

Issa Sallet Adoum, Yaouba Ousman et Mahamat Tahir, les trois accusés dans cette affaire,
avaient été déclarés coupables de "crimes de guerre et crimes contre l'humanité", et
condamnés à 20 ans et 30 ans de réclusion par la Cour pénale spéciale en juillet 2023.

Ce tribunal hybride, composé de magistrats centrafricains et étrangers, a été créé en 2015
sous le parrainage de l'ONU pour juger les crimes de guerre et contre l'humanité commis
depuis 2003 dans ce pays, qui depuis son indépendance de la France en 1960 a connu une
succession de guerres civiles et de régimes autoritaires.

La Centrafrique, deuxième pays le moins développé au monde selon l'ONU, est le théâtre
depuis 2013 d'une guerre civile, même si elle a baissé d'intensité depuis 2018.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a levé le 30 juillet l'embargo sur les armes visant la
Centrafrique mis en place en 2013, tout en interdisant la vente d'armes à destination de
"groupes armés" opérant dans le pays pour un an encore.

La mission de l'ONU pour la stabilisation en Centrafrique (Minusca), qui appuie le
gouvernement dans le désarmement du pays, affirme que 4.800 personnes ont rendu les
armes pour l'instant.
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