Le Gouvernement centrafricain et le système des Nations Unies ont signé ce 30 septembre 2024 un protocole d’accord relatif à la protection et au transfert des enfants associés aux forces et groupes armés aux autorités civiles. Signé par la Ministre des affaires étrangères, de la Francophonie et des Centrafricains de l'étranger et la Représentante spéciale du Secrétaire général pour la République centrafricaine, ce document permettra aux parties engagées dans sa signature de veiller au désengagement et à la réinsertion de ces enfants victimes vers une nouvelle vie, dans les 24 heures qui suivent leur sortie du groupe armé.
Valentine Rugwabiza, Représentante spéciale du Secrétaire général pour la République centrafricaine et Cheffe de la MINUSCA, ainsi que Meritxell Relano, Représentante de l'UNICEF en République centrafricaine, étaient présentes pour les Nations Unies. Le Gouvernement centrafricain, quant à lui, était représenté par la Ministre des affaires étrangères, de la Francophonie et des Centrafricains de l'étranger, Sylvie Baïpo Témon, et la Ministre de la promotion du genre, de la protection de la femme, de la famille et de l’enfant, Marthe Kirimat.
Jusqu’à la signature du protocole, les enfants associés aux groupes armés étaient appréhendés par les forces de défense et de sécurité nationales et l’objet d’un long processus judiciaire. Le document signé énonce clairement toutes les étapes à réaliser dans le cadre du transfert des enfants associés aux forces et groupes armés vers les autorités civiles.
Marthe Kirimat, Ministre de la promotion du genre, de la protection de la femme, de la famille et de l’enfant, a affirmé que toutes les parties prenantes ont un rôle à jouer. Elle a défini la responsabilité de son département : « Mon département, qui coordonne toutes les activités, que ce soient des activités psychosociales ou de protection, doit veiller à ce que ces enfants-là puissent être nourris correctement. Donc nous allons veiller aux procédures qui ont été mises en place pour chaque participant. C'est pour vérifier que ces enfants qui sortent des groupes armés ne tombent pas encore dans une situation contraire, par exemple une situation de famine qui va les ramener dans leurs anciennes conditions. »
Valentine Rugwabiza, Représentante du Secrétaire général des Nations Unies pour la République centrafricaine a déclaré que la MINUSCA répond à son mandat de protection des civils en s’impliquant dans ce protocole. « Notre mandat est un mandat de protection des civils. Parmi les civils, les enfants font partie des catégories les plus vulnérables. Et les enfants qui ont été enrôlés de force dans les forces et groupes armés ont été victimes parce qu'ils ont été traumatisés par les actions dans lesquelles ils ont été engagés. Et ce Protocole aujourd'hui est véritablement une très grande réalisation. Qui que ce soit qui a accès à cet enfant, il a 24 heures pour remettre cet enfant aux différentes autorités civiles. Et donc ce que nous allons faire, c'est pouvoir apporter la protection et la sécurité à ces enfants », a-t-elle déclaré.
Ce Protocole, initié en 2017, s’applique aux forces gouvernementales, aux communautés et aux groupes armés. Il importe désormais que sa mise en œuvre soit effectuée dans les meilleurs délais.
Le recrutement et l’utilisation des enfants par les forces et groupes armés constituent une violation grave du droit international.