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Des solutions pour apaiser les tensions liées à la transhumance dans le Mbomou

Publié le mardi 8 octobre 2024  |  MINUSCA
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Des solutions pour apaiser les tensions liées à la transhumance dans le Mbomou
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Les 3 et 4 octobre 2024, la mairie de Bangassou a accueilli la Conférence préfectorale pour une transhumance apaisée, organisée par les autorités locales en partenariat avec la MINUSCA. L'événement a réuni 70 participants, dont 13 femmes, venus des cinq sous-préfectures du Mbomou. Éleveurs, agriculteurs, ONG et leaders communautaires ont discuté des solutions pour apaiser les tensions liées à la transhumance, un enjeu crucial pour la cohésion sociale de la région.

Les hectares de pâturages largement sous-exploités dans la région du Haut-Mbomou attirent des éleveurs des pays de la sous-région, dans le but de nourrir leurs troupeaux en déplacements diurnes et nocturnes. Cette activité crée des conflits entre les deux acteurs majeurs, éleveurs et agriculteurs, plombant davantage la cohésion sociale dans la région.

Le coup d’envoi officiel de l’évènement a été donné par le représentant du préfet gouverneur du Haut-Mbomou, M. Alexis Dogbaka, qui a déclaré : « Notre rencontre s’inscrit dans la logique de renforcement des efforts pour une transhumance apaisée et non de l’interdire. J’invite donc tous les participants à travailler d’arrache-pied pour faire de cette rencontre une grande réussite à travers des recommandations qui seront adoptées et présentées aux autorités à Bangui pour le renforcement de la cohésion sociale. »

Lors de l’ouverture de cette conférence, le Chef du Bureau de la MINUSCA, Ibrahima Diouf, a souligné que « cette initiative a été prise à la demande du gouvernement à la suite de la conférence de haut niveau tenue à Bangui ». « Nous avons travaillé avec les autorités préfectorales pour réaliser cette activité et donner aussi la parole à vous qui êtes impliqués dans la transhumance », a-t-il déclaré.

Les discussions ont porté sur le cadre légal de la transhumance, la prévention des conflits et la sécurisation des couloirs de transhumance. Les participants ont exprimé leurs inquiétudes face à l'afflux d’éleveurs étrangers et à la présence de groupes armés. Le commandant militaire de la région a exposé les défis sécuritaires, soulignant que « les conflits entre éleveurs et cultivateurs sont liés aux dégâts dans les champs, vols de bétail et corruption des acteurs de la justice informelle ».

Les participants ont également parlé de la prévention et de la gestion des conflits. Cette thématique a été présentée par le Secrétaire général de la préfecture et un officier des affaires civiles. « L’opposition des intérêts respectifs des éleveurs et des agriculteurs est la source des conflits », a déclaré le secrétaire général de la préfecture.

Un autre module a porté sur les dialogues transfrontaliers. Selon le Secrétaire général, « le dialogue transfrontalier est essentiel à la résolution des défis liés à la transhumance et implique une coopération régionale entre la Centrafrique et ses pays voisins ». La sous-commission dédiée à la transhumance au niveau du Comité de Mise en Œuvre Préfectoral a fait une présentation sur le travail effectué par ce comité en soutien à la résolution des conflits et à la sensibilisation sur les questions relatives à la transhumance.

Le dernier module de la conférence a porté sur la sécurisation de la transhumance, animé par les Forces de sécurité nationales et celles de la MINUSCA. Le commandant de zone de la défense a exposé les défis sécuritaires liés à la transhumance en RCA dans la préfecture du Mbomou en soulignant que « les conflits entre éleveurs et cultivateurs sont liés aux dégâts dans les champs, vols de bétail et corruption des acteurs de la justice informelle » et que les solutions, selon lui, pour apaiser ces tensions ont été discutées.

Les participants ont bénéficié d’un partage d’expérience du Commandant de l’Unité de police constituée du Rwanda. S’appuyant sur les réussites de son pays, il a clairement démontré qu’une transhumance réussie peut favoriser l’instauration de projets novateurs, l’amélioration des conditions de vie des citoyens à travers le développement communautaire reposant sur des initiatives qui stimulent l’économie locale, encouragent l’éducation des jeunes, promeuvent la culture et renforcent les liens sociaux. Le Mbomou peut être un modèle si la confiance s’établit entre les acteurs.

En clôture, un Groupe de Travail sur la Transhumance a été créé avec la participation des autorités locales, des services techniques, de la société civile et de la MINUSCA. Ce groupe élaborera un plan d'action pour une gestion apaisée et durable de la transhumance dans le Mbomou.

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