Les réfugiés centrafricains du camp Wendjin en République démocratique du Congo rapatriés au pays, le 8 octobre, dénoncent des irrégularités dans le paiement de leurs frais d’accompagnement. Ces derniers indiquent que le montant perçu ne reflète pas ce qui leur a été annoncé au départ. Le gouvernement, lui, soupçonne un réseau de trafic d’enfants.
Près de 300 retournés ont manifesté leur mécontentement mardi, au Port Amont à Bangui. Ces retournés doivent être accompagnés dès leur retour pour leur réinsertion sociale. Conformément au barème fixé par le Haut-commissariat pour les réfugiés, chaque adulte doit percevoir une somme de 90.000 francs CFA contre 45.000 francs pour chaque enfant. « On a l’habitude de nous payer par rapport au volume de chaque famille. Tous les membres doivent recevoir quelque chose. Malheureusement, lorsqu’on est venus pour recevoir, on a constaté que l’argent n’est pas à la hauteur de nos attentes. Par exemple dans une famille de 10 enfants, c’est seulement 6 qui sont pris en charge », déplore Saint-Sylvestre Kongoussa, un des retournés.
Selon le ministère de l’Action humanitaire, des cas de trafic d’enfants ont été rapportés. Ce qui, selon les responsables, a occasionné l’arrêt des opérations.
« Ça n’honore pas notre pays »
« Souvent, ce sont les mêmes personnes qui viennent et qui repartent le soir en pirogue. Nous nous sommes rendus compte, avec des signalements, qu’il y a des trafics d’enfants. Il y a par exemple un ménage qui comptait 18 enfants. Mais, la mère ne savait pas que parmi ses enfants, il y avait des jumeaux. C’est un réseau ; quelque chose qui n’honore pas notre pays », a indiqué Josiane Lina Bemakassoui, ministre centrafricaine de l’Action humanitaire.
A en croire le gouvernement centrafricain, une rencontre tripartite se tiendra dans les prochains jours pour clarifier cette situation. Elle impliquera le ministère de l’Action humanitaire, le bureau du HCR de Bangui et celui de la République démocratique du Congo.