Le chef de l’État centrafricain, le professeur Faustin Archange Touadera, et la cheffe de la MINUSCA, Valentine Rugwabiza, ont effectué une visite conjointe le 12 octobre 2024 à Bossangoa où ils ont procédé à l’inauguration et à la remise officielle d’une série d’infrastructures à la population, ainsi qu’au lancement des travaux de réfection de l’axe routier Bossangoa – Bossembele, long de 150 kilomètres. Les deux personnalités étaient accompagnées, pour l’occasion, d’une forte délégation composée de membres du gouvernement et de l’Assemblée nationale, des représentants des institutions de la République, des représentants d’agences onusiennes ainsi que du corps diplomatique.
Au cours de cette visite, le chef de l’État centrafricain et la cheffe de la MINUSCA ont fait d’une pierre plusieurs coups : pose de la première pierre pour la construction d’un centre de formation de sage-femmes et d’infirmiers, inauguration d’un bloc administratif flambant neuf construit grâce au Programme des Nations Unies pour le Développement, l’Union Européenne et l’Agence internationale de coopération sud-coréenne, lancement du projet de modernisation des services d’État civil à Bossangoa, remise officielle du marché de Borro, lancement des travaux de réhabilitation de la route Bossangoa - Bossembele qui reste l’un des temps forts de cette journée, et pour cause.
Jonchée de grands nids de poule et de pièges à rhinocéros, coupée par endroits, surtout en saison des pluies, cet axe stratégique est quasiment impraticable, freinant ainsi les activités économiques dans la région d’une part, et entre le Sud et le Nord du pays d’autre part, et occasionnant des accidents de circulation pour les curieux qui l’empruntent. Sa réhabilitation est une demande expressément formulée par les femmes en juin 2023 lors d’une visite à Bossangoa, du Premier ministre centrafricain et de la Représentante spéciale du Secrétaire général.
« L’axe Bossangoa - Bossembele, c’était une demande essentielle de la population de l’Ouham et particulièrement des femmes de l’Ouham », a rappelé la cheffe de la MINUSCA. Selon elle, « s’il y a l'alimentation, s’il y a l'agriculture, mais qu’on ne peut pas transporter les produits, eh bien cette agriculture ne saura pas où trouver les marchés. C'est encore plus important la connectivité dans un pays qui est enclavé. Si le pays est enclavé dans ses frontières extérieures, la connectivité intérieure devient encore une plus grande priorité. Ce n'est pas seulement pour le commerce. Quand l'axe est accessible, ça permet à toutes les forces de l'ordre représentées ici de pouvoir assurer leur responsabilité de protection des populations civiles. » Subséquemment, elle a promis que la MINUSCA, quoique n’étant « pas une compagnie de génie civil, mobilisera ses génies militaires pour rendre les axes accessibles et praticables ».
À la fin de la cérémonie, la présidente du bureau préfectoral de l’Organisation des femmes centrafricaines (OFCA), Odette Namsona, a, quant à elle, au nom des femmes de l’Ouham, exprimé sa gratitude à la cheffe de la MINUSCA pour avoir « été attentive à l’appel à l’aide que nous avions lancé il y a un peu plus d’un an ».
Le représentant-résident du PNUD en Centrafrique, Jean-Luc Stalon, a, pour sa part, remercié la cheffe de la MINUSCA pour son engagement auprès des autres partenaires de développement de l’État centrafricain. « Votre engagement à nos côtés est une source d’encouragement ; et au-delà de l’encouragement, il faut comprendre qu’il n’y a pas de stabilisation sans la paix. Et à ce niveau, le rôle de la MINUSCA est très déterminant », a-t-il indiqué.
Pour le président Touadera, qui a salué la MINUSCA pour sa contribution à la paix et à la sécurité dans la région, les réalisations conjointes du système des Nations Unies et des autres partenaires de l’État à Bossangoa sont la preuve que « nous sommes en train de construire doucement mais sûrement la paix en République centrafricaine ».
Les travaux de réhabilitation de cet axe routier par le génie militaire péruvien ont déjà connu un taux d’exécution de près de 30 %. Avec le climat de paix et de sécurité qui règne aujourd’hui dans la région grâce aux apports de la MINUSCA, cette route est un atout essentiel pour la relance des activités économiques, notamment dans le secteur du coton qui faisait jadis la fierté de la préfecture de l’Ouham et de la région de Yade plus généralement.