Plus de 1 000 jeunes de la Vakaga, dont une majorité de femmes, ont appris un métier entre 2021 et aujourd’hui grâce au programme de réduction de la violence communautaire (CVR) de la MINUSCA mis en œuvre à Birao, Ouanda-Djallé, Terfel et Bachama. L’objectif de ce programme : contribuer à la pacification et à la stabilisation des communautés, au renforcement de leur résilience face aux conflits locaux et externes, et au recrutement de jeunes par les groupes armés.
Jafar Hamad Djerma, la trentaine bien sonnée, est un ancien élément des groupes armés. En 2019, il a déposé les armes et a intégré le programme de réduction de la violence communautaire de la MINUSCA. « C’est après le conflit de 2019 qui a secoué la Vakaga que j’ai décidé de quitter les groupes armés. Puis, en 2021, je me suis fait enrôler dans le programme CVR. Aujourd’hui ma vie a changé, car j’arrive à subvenir aux besoins de ma famille. Cela a été possible grâce à la formation en informatique dont j’ai bénéficié. Depuis 2022, je forme des dizaines de jeunes de Birao en informatique. C’est pour moi, une opportunité de contribuer au développement de ma région. Je tiens sincèrement à remercier la MINUSCA de m’avoir donné cette opportunité. », a-t-il dit.
De nombreux jeunes sont désormais installés à leur propre compte. Mohamed Moustapha Younouss, marié et père de deux enfants, a été formé en électricité et peinture. « J’ai toujours voulu être électricien. Ce rêve a été une réalité grâce au programme CVR de la MINUSCA qui nous a donné des kits d’installation après quelques mois de formation. Aujourd’hui, je suis installé à mon propre compte avec d’autres bénéficiaires. Nous avons déjà installé des panneaux solaires en ville. L’argent que nous gagnons nous aide beaucoup. Car, nous arrivons à nous occuper de nos familles », a-t-il expliqué.
Après six mois passés en formation au sein du programme CVR, Esther Abazin est désormais formatrice en couture, spécialité broderie féminine, « C’est en 2021 que j’ai suivi la formation en couture grâce au CVR. Ensuite, je me suis spécialisée en broderie. De bénéficiaire, je suis aujourd’hui formatrice. Je partage mes connaissances avec les nouvelles personnes qui sont enrôlées dans le programme CVR. Je travaille aussi à mon propre compte. Grâce à l’argent que je gagne, j’arrive à scolariser mes quatre enfants », a-t-elle fait savoir.
Kaltouma Bichara a choisi de se former en coiffure, un métier qu’elle trouve passionnant et prisé dans la Vakaga. « De nos jours, les femmes aiment plus les perruques. C’est pourquoi durant mes trois mois de formation en coiffure, j’ai beaucoup appris à confectionner les perruques. Après ma formation, j’ai été dotée en équipement de coiffure. Aujourd’hui, je revends les perruques que je confectionne aux femmes de Birao et ses villages environnants. Les bénéfices que je gagne me permettent de subvenir à mes besoins et à ceux de ma famille », a-t-elle affirmé.
Depuis 2021, plus de 2 000 jeunes dans la Vakaga ont été formés dans des domaines variés tels que la menuiserie, la restauration, la maçonnerie, la mécanique, la couture et la coiffure, grâce au programme CVR. Rien que pour l’année 2023-2024, 700 bénéficiaires, dont plus de 400 femmes, originaires de Birao, Ouanda-Djallé, Terfel et Bachama, ont reçu une formation professionnalisante. Ce programme s’adresse aux jeunes enclins à la violence y compris les jeunes associées aux groupes armés et/ou groupes d’autodéfense non éligibles au programme national de désarmement, démobilisation, réintégration et rapatriement (PNDDRR), avec une attention particulière portée à la participation et l’intégration des femmes.