Plus d'un Centrafricain sur cinq est toujours déplacé, soit à l'intérieur du pays, soit à l'étranger, en raison de l'insécurité après plusieurs années de conflits, selon un rapport publié mardi une agence de l'ONU.
Sur une population estimée à 6,1 millions d'habitants, le nombre de personnes déplacées à l'intérieur du pays s’élève à 451.000 et 750.000 se sont réfugiées à l'étranger, "principalement dans les pays voisins", selon l'UNOCHA, l'agence onusienne en charge de la coordination des affaires humanitaires.
La persistance des tensions dans certaines zones de la Centrafrique oblige de surcroît "environ 5.000 personnes [à] se déplacer chaque mois à cause de l'insécurité", selon la même source.
Selon l'UNOCHA, "18% des personnes déplacées internes sont hébergées dans des sites dédiés et 82% en famille d'accueil".
La Centrafrique est agitée par des conflits militaro-politiques récurrents depuis plus de 30 ans et pâtit des tensions dans les pays limitrophes, Tchad, Soudan et Soudan du Sud.
La dernière crise majeure de 2013, particulièrement sanglante, marquée par la destitution du président Bozizé par les troupes de la Séléka à majorité musulmane, a précipité le pays dans un nouveau cycle de violences.
Les tensions se sont accrues avec l'émergence de la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC), groupement de factions rebelles issues de la Séléka mais également de groupes de défense chrétiens, en marge des élections présidentielles de décembre 2020.
La CPC avait alors marché sur Bangui, la capitale, pour renverser le président nouvellement réélu, Faustin-Archange Touadéra. La tentative n'avait échoué que grâce au concours des
alliés du régime, notamment les troupes de l'armée rwandaise et les mercenaires du groupe paramilitaire russe Wagner appelés en renfort par le pouvoir en place.
Les conflits ont depuis baissé en intensité mais des poches de violences subsistent notamment dans le Sud-Est et le Nord-Ouest. Les ripostes de l'armée centrafricaine (FACA) et de leurs alliés du groupe Wagner concourent également à l'éclatement des groupes rebelles, qui déstabilisés dans leur bastion, se déploient en unités restreintes pour mener des attaques sur les axes routiers et les sites miniers.