La Représentante spéciale souligne le soutien de la MINUSCA à la consolidation de la souveraineté de la République Centrafricaine

Publié le jeudi 5 decembre 2024 | MINUSCA

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Conférence nationale de haut niveau pour une transhumance apaisée et prospère en République centrafricaine Discours de la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies et Cheffe de la MINUSCA, Valentine Rugwabiza

Invitée à la 16e édition du Forum Medays 2024, organisée cette année sous le théme « Souverainetés et résiliences : vers un nouvel équilibre mondial », la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies et Cheffe de la MINUSCA, Valentine Rugwabiza, a expliqué comment la Mission soutient le Gouvernement Centrafricain pour accroître la souveraineté de la RCA dans ses dimensions sécuritaire et politique. Le but étant d’aider à créer un environnement politique et sécuritaire propice à la stabilité et paix durables pour que les services sociaux et socio-économiques puissent prendre place dans le pays.

La session plénière inaugurale du Forum, tenue le 28 novembre et consacrée à « La résurgence de l'Afrique : Renforcer la souveraineté, la sécurité, la gouvernance et la résilience économique du Continent », a réuni huit personnalités étatiques et des haut représentants d’organismes internationaux : le Premier Ministre de São Tomé et Principe, les ministres des Affaires étrangères du Burkina Faso et de la Gambie, le ministre de l’Enseignement supérieur de Djibouti, le Président du Parlement de la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), le Directeur des Affaires politiques de l’Organisation de la Conférence Islamique (OIC), la Directrice adjointe de l’UNFPA et la Représentante Spéciale du Secrétaire général des Nations Unies en RCA et Cheffe de la MINUSCA.

La Représentante spéciale a entamé son intervention en rappelant le rôle de la MINUSCA qui consiste à soutenir le Gouvernement centrafricain à étendre et à consolider sa souveraineté sur toute l'étendue du territoire et dans ses dimensions politique et sécuritaire. « Aujourd’hui, notre rôle est d'appuyer et consolider la souveraineté de la RCA au niveau politique mais également dans la dimension sécuritaire pour aider à créer un environnement qui permette aux services sociaux et à la souveraineté socio-économique de prendre place », a-t-elle précisé.

Relativement à la consolidation des souverainetés en Afrique, la Représentante spéciale a plaidé pour des investissements en vue de développer le capital humain. « Il est clair que le continent africain dispose de ressources naturelles importantes. Mais la ressource la plus inexploitée et la plus inexplorée du continent reste la ressource humaine. La ressource humaine prendra du temps et des investissements mais c'est une ressource qui permettra de se projeter dans la durée », a expliqué la Représentante spéciale, en plaidant pour que les pays africains investissent dans ce domaine.

Dans ses propos, la Représentante spéciale a également levé toute équivoque sur une possible contradiction entre une institution disposant d’un mandat multidimensionnel touchant les secteurs politique, sécuritaire et d'autres expressions de la souveraineté et la souveraineté nationale. « Bien au contraire. Une opération de paix ne peut être présente dans un pays que par un acte de souveraineté de ce pays. Il n'est pas possible qu'une opération de paix aussi large que la MINUSCA puisse exercer dans ce pays qu’est la Centrafrique, sans le consentement de la Centrafrique. Dans le cas de la Centrafrique, c'est allé bien au-delà puisque le déploiement résulte d’une demande du pays », a-t-elle rappelé.

Pour la Représentante spéciale, les conflits internes constituent la plus grande menace aux souverainetés sur le continent africain. « Nous nous rendons compte que les différents conflits internes représentent le plus grand danger, le plus grand risque à toutes les souverainetés en Afrique », a-t-elle noté, tout en appelant au « courage d'investir pour résoudre ces conflits internes » : « Il faut avoir le courage politique d'investir dans la résolution de ces conflits internes ». Pour renforcer ses propos, elle a évoqué son expérience personnelle : « Je viens d'un pays qui a failli être anéanti, qui n'existerait pas aujourd'hui s'il n'y avait pas eu un immense courage politique à décider d'aller vers l'unité nationale. Il faut pouvoir investir, rester alerte et résoudre les conflits sans attendre qu’ils atteignent un coût humain élevé qui représentera un retard dans le développement du pays ».

La Représentante spéciale a conclu son intervention en abordant la question de l'intégration régionale, en soulignant l’importante de la coopération régionale. « Il faut que les États africains soient des garants de la sécurité de leurs voisins. Il faut qu'il y ait une véritable coopération et avoir l'assurance que les défis d'insécurité ne viendront pas de chez le voisin. Il est essentiel qu'il y ait une coopération régionale effective et des garanties que ces espaces de frontières, devenus aujourd'hui des espaces d'insécurité dans la plupart des pays africains, puissent redevenir ce qu'ils étaient à l'origine à savoir des espaces et des passerelles d’échanges bénéfiques au développement des communautés frontalières ».

Parallèlement à sa participation au Forum Medays, la Représentante spéciale s’est entretenue avec des organes de presse africains pour expliquer l’impact du mandat multidimensionnel de la MINUSCA et les perspectives après le renouvellement à l’unanimité de ce mandat, le 14 novembre dernier, par le Conseil de sécurité des Nations Unies. Les efforts pour améliorer l’accès, qui représente un des immenses défis en RCA, a notamment été cité : « On ne peut pas protéger la population, si on n’a pas accès à cette population », a indiqué la Représentante spéciale et Cheffe de la MINUSCA, rappelant les investissements en cours par la Mission en appui au Gouvernement.

La Représentante spéciale a également appelé Africa 24 et les médias professionnels du continent à promouvoir l’exactitude des informations et des récits sur l’Afrique, cible et victime de la mésinformation et de la désinformation. Ce faisant, ils contribueront à construire la souveraineté de l’Afrique en racontant ses véritables histoires et à contrer les fausses informations diffusées sur les réseaux sociaux dans le but de manipuler l’opinion publique, les perceptions et les croyances des gens en déformant les faits et la réalité. La souveraineté de l’Afrique réside également dans sa capacité à raconter sa propre et véritable histoire.

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