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Discours de son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat à l’occasion de la célébration en différé de la journée internationale de la femme rurale à Kaga-Bandoro.

Publié le lundi 16 decembre 2024  |  Présidence
Faustin
© Autre presse par DR
Faustin Archange Touadera, Président de la république, chef de l’État
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Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale ;

- Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement ;
- Mesdames et Messieurs les Présidents des Institutions Républicaines ;
- Madame le Ministre chargé de la Promotion du Genre, de la Protection de la Femme, de la Famille et de l’Enfant ;
- Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement ;
- Monsieur le Représentant du Secrétaire Général des Nations Unies ;
- Mesdames et Messieurs les Membres du Corps diplomatique ;
- Mesdames et Messieurs les Représentants des Agences du Système des Nations Unies et des Organisations internationales;
- Madame le Gouverneur de la Région des Kagas ;
- Monsieur le Préfet de la Nana-Gribizi ;
- Mesdames et Messieurs les Députés;
- Monsieur le Président de la Délégation Spéciale de la Ville de Kaga-Bandoro ;
- Madame la Présidente de l’Organisation des Femmes Centrafricaines (OFCA);
- Mesdames et Messieurs les Notables de Kaga Bandoro ;
- Braves et vaillantes femmes rurales de Kaga Bandoro ;
- Chers Compatriotes venus d’autres localités de notre pays ;
- Distingués invités ;
- Mesdames et Messieurs;

Je suis heureux de me retrouver aujourd’hui à nouveau, à Kaga-Bandoro, Chef-lieu de la Préfecture de la Nana-Gribizi, au milieu des populations laborieuses et accueillantes de l’une des dynamiques Préfectures de notre pays, pour célébrer la Journée Internationale de la Femme Rurale, édition 2024.

Je voudrais vous saluer et vous remercier, chères populations de Kaga-Bandoro et des localités environnantes, pour votre accueil convivial et votre hospitalité généreuse.

Je salue et remercie particulièrement toutes les autorités administratives, judiciaires, politiques et religieuses locales ainsi que les Notables, les femmes et les jeunes pour vos contributions quotidiennes au retour de la paix et de la cohésion sociale dans votre localité qui a tant souffert des cruautés des crises militaro-politiques.

La Nana-Gribizi est un modèle de résilience de la population et de relèvement socio-économique, après la grave crise qui a détruit le pays et dont les stigmates sont encore visibles.

Je félicite nos forces de défense et de sécurité et leurs frères d’armes de la MINUSCA et des alliés bilatéraux russes et rwandais pour les sacrifices consentis pour restaurer l’autorité de l’Etat dans cette Région et les encourage à veiller au quotidien à la sécurité de la population.

- Distingués invités ;
- Mesdames et Messieurs,

Nous sommes réunis aujourd'hui pour rendre hommage aux femmes rurales de la République Centrafricaine, ces héroïnes de notre société.

Ces femmes, par leur résilience, sont le pilier et le poumon de nos hameaux, de nos villages, de nos communautés.

Elles portent une part essentielle du développement économique de notre pays, et leur rôle dans la conservation de la biodiversité et la gestion de la terre ne peut être sous-estimé.

Leur contribution à l’agriculture, notamment dans les filières vivrières, est cruciale, bien que souvent invisible et insuffisamment valorisée.

Ma présence ici parmi vous est la marque de ma profonde détermination, surtout lorsqu’il s’agit de poser des actes en faveur de la population centrafricaine, notamment en ce qui concerne les couches les plus vulnérables.

C’est pourquoi, je me réjouis de prendre la parole, pour vous exprimer ma satisfaction.

Malgré le retard enregistré dans l’organisation de ce grand moment dû aux effets du changement climatique à travers de fortes pluies pendant les mois de septembre, octobre et novembre, nous avons tenu de partager ces moments de proximité avec la population, afin de traduire dans les faits, les engagements pris tant au niveau international que national au profit des différentes couches de notre population.

- Distingués invités ;
- Mesdames et Messieurs,

Cette journée n’est pas seulement une célébration, mais aussi un appel à l’action.

La Journée Internationale de la Femme Rurale, célébrée le 15 octobre de chaque année, est un moment important pour reconnaître le rôle fondamental des femmes rurales dans le développement agricole, la sécurité alimentaire et la lutte contre la pauvreté.

Le thème international de cette année, à savoir : « Valoriser les actrices essentielles du développement agricole », met en lumière l’importance de soutenir ces femmes dans leur quête de développement et d’autonomisation.

Ici, en République Centrafricaine, le thème national retenu pour cette journée est : « L’autonomisation socio-économique de la femme rurale pour éradiquer la faim et la pauvreté ».

Ce thème traduit l’engagement du Gouvernement à mettre en place des solutions concrètes pour améliorer les conditions de vie des femmes rurales.

Il souligne la corrélation entre leur autonomisation et la capacité à faire face aux risques économiques et environnementaux, comme ceux causés par les changements climatiques.
La femme rurale, malgré les défis qu’elle rencontre, est au cœur de la réponse à la pauvreté et à l’insécurité alimentaire dans notre pays.

- Distingués invités ;
- Mesdames et Messieurs,

Permettez-moi de m’arrêter pour saluer nos héroïnes, ces femmes rurales que nous célébrons aujourd’hui et qui sont le pilier et le poumon de nos hameaux, de nos villages, de nos communautés et de la société.

Je tiens à rappeler que la production dans les filières vivrières est effectuée à 80% par les femmes rurales et pèse plus de 65% de la production agricole, et ceci dans des conditions encore archaïques, sans couverture sociale ni mécanisation adaptée.

Aussi, la pauvreté est particulièrement élevée en milieu rural, avec 81% des femmes rurales vivant dans la pauvreté, contre 69% des hommes, selon un rapport du PNUD de 2019.

Malgré leur rôle indispensable, les femmes sont confrontées à de nombreux obstacles, tels que le manque d’accès aux technologies agricoles modernes, l’absence d’infrastructures adéquates et la vulnérabilité face aux chocs climatiques.

C’est pourquoi, dans le cadre du Plan National de Développement 2024-2028, le Gouvernement accorde une attention particulière à la modernisation de l’agriculture et à l’autonomisation des femmes rurales.

À travers ce plan, le Gouvernement vise à augmenter de 30% la productivité des femmes rurales d’ici cinq ans, tout en offrant des solutions résilientes face aux risques climatiques et en réduisant leur dépendance aux tâches domestiques.

Pour réaliser ces objectifs, je lance un appel pressant à nos partenaires au développement et à tous les amis de la Centrafrique d’investir davantage dans nos zones rurales.

En soutenant la modernisation de l’agriculture, en facilitant l’accès des femmes aux intrants agricoles modernes et en garantissant l’accès aux financements et à la mécanisation, nous pourrons véritablement transformer notre économie.

Cela permettra de renforcer l’autonomie des femmes rurales, d’augmenter la productivité agricole et de créer une croissance inclusive et durable pour tout le pays.

- Distingués invités ;
- Mesdames et Messieurs,

Investir dans l’agriculture moderne et durable et garantir l’accès des femmes aux opportunités économiques c’est contribuer à résoudre un problème majeur: les inégalités de genre.
Selon un rapport de la Banque Mondiale, publié en 2020, les inégalités de genre coûtent à l'Afrique près de 95 milliards de dollars par an en termes de perte de PIB.

À l’échelle mondiale, l’ONU Femmes estime qu’une meilleure égalité entre les sexes pourrait ajouter jusqu’à 12% du PIB mondial d'ici 2025 si les femmes bénéficient de meilleures opportunités économiques.

Il est ainsi prouvé que l’autonomisation des femmes rurales peut contribuer à la réduction des violences basées sur le genre et à la stabilité sociale.

Je vous ai indiqué dans mon discours lors des 16 jours d’activisme que 3,7% du PIB en Centrafrique est perdu chaque année du fait des violences faites aux femmes et aux filles.

Lorsque les femmes ont accès à des ressources et à des opportunités économiques, elles jouent un rôle actif dans la transformation de leurs communautés et dans la promotion de la paix.

- Distingués invités ;
- Mesdames et Messieurs,

C’est fort de cela que j’ai instruit le Ministère de la Promotion du Genre, de la Protection de la Femme et de l’Enfant, le Ministère de l’Agriculture, le Ministère de l’Élevage, ainsi que le Ministère de l’Environnement et de du Développement Durable, de travailler en étroite collaboration pour l’opérationnalisation de cette vision de transformation et d’autonomisation des femmes rurales.

Pour réaliser cette vision et transformer nos engagements en actions concrètes, nous avons besoin de l’implication de toutes les parties prenantes : le Gouvernement, les acteurs de la société civile, les organisations internationales, ainsi que le secteur privé.

Ensemble, nous pouvons faire en sorte que l’autonomisation des femmes rurales devienne une réalité tangible, non seulement pour leur bien-être, mais aussi pour la prospérité de l’ensemble du pays.

Enfin, permettez-moi d’exhorter nos vaillantes mères et filles à participer activement aux élections locales à venir.

C’est par cet engagement politique que l’autonomisation des femmes et des jeunes filles pourra être véritablement ancrée dans notre société.

- Distingués invités ;
- Mesdames et Messieurs,

L’avenir de notre pays repose d’abord sur nous.

Je me réjouis de constater les efforts de résilience, de réconciliation et de reconstruction dont vous faites preuve.

Il faut persévérer sur cette voie qui seule, nous mènera au bonheur du développement et du bien-être.

Pour terminer, je tiens à adresser mes sincères félicitations à tous les acteurs qui ont contribué, sous le leadership de Madame le Ministre de la Promotion du Genre, de la Protection de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, à la réussite de cette célébration aujourd’hui.

J’adresse aussi mes sincères remerciements à l’endroit de tous les partenaires, ONU-Femmes à travers le financement de l’Union Européenne, la Banque Mondiale, à travers les projets Seni + et Maingo, la FAO, le Fonds des Nations Unies pour la Population, le PAM, Intersos, Paddel et toutes les organisations du système des Nations Unies en Centrafrique, l’Union Européenne, les Ambassades et autres accréditations diplomatiques en Centrafrique, les organisations tant nationales qu’internationales, qui n’ont ménagé aucun effort pour la parfaite réussite de cette journée.

Je tiens à renouveler toute ma gratitude à la vaillante et laborieuse population de Kaga Bandoro et des environs pour l’accueil chaleureux et patriotique qui m’a été réservé ainsi qu’à toutes les délégations.

A toutes les femmes de Centrafrique, je souhaite une excellente célébration de la Journée Internationale de la Femme Rurale, édition 2024.

Vive la femme centrafricaine !
Vive la République !
Je vous remercie.
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