Discours de son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’état à l’occasion de la présentation des vœux du corps diplomatique

Publié le dimanche 5 janvier 2025 | Présidence

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Table ronde de mobilisation des financements pour le deuxième programme de projets intégrateurs prioritaires de la CEMAC
Paris (France), le 28 novembre 2023. Le président de la république centrafricaine, chef de l’Etat on excellence le professeur Faustin-Archange Touadera a présidé la seconde la Table ronde de mobilisation des financements pour le deuxième programme de projets intégrateurs prioritaires de la CEMA

4 JANVIER 2025

- Excellence Monsieur Mostafa HALFAOUI, Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire du Royaume du Maroc, Doyen du Corps Diplomatique ;

- Excellences Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, Chefs de Postes Consulaires et Représentants des Organisations Internationales ;

- Mesdames et Messieurs ;

Je tiens à vous remercier, Monsieur le Doyen, pour vos propos aimables et pour les vœux que vous avez bien voulu formuler, au nom du Corps diplomatique, à mon endroit, à l’endroit de ma famille et en celui du peuple centrafricain.

Je voudrais en ce moment solennel, vous adresser, en retour, à vous-mêmes, aux membres de vos familles et à tous ceux qui vous sont chers, mes vœux de santé, de bonheur et de réussite dans vos activités.

Que cette année 2025 qui commence apporte dans vos pays respectifs, la paix et la prospérité pour le bonheur de vos peuples.

Nous ne saurions oublier en ce moment très convivial, tous ceux qui nous ont précocement quitté au cours de l’année qui vient de s’achever.

Nous avons une pensée pieuse pour toutes les nombreuses victimes des inondations, de l’immigration clandestine et des conflits à travers le monde.

En ce moment où le monde fait face à des conflits qui ont des conséquences humanitaires dramatiques, où la paix devient une denrée rare, nous avons une pensée pieuse pour le Prix Nobel de la paix, Jimmy Carter, ancien Président des Etats-Unis d’Amérique, qui avait consacré sa vie à la recherche de la paix dans le monde.

Monsieur le Doyen,

Mesdames et Messieurs les Membres du Corps diplomatique;

L’année 2024 qui vient de s’achever a été particulièrement marquée par des désastres humains et naturels dans le monde.

La poursuite des conflits armés aussi bien en Afrique, en Asie et en Europe de l’Est menacent sérieusement la paix et la sécurité internationales.

D’un autre côté, la nature, sous l’effet du changement climatique, s’est encore déchaînée d’une manière meurtrière.

Des catastrophes naturelles à l’exemple de celles qui ont dévasté l’Espagne, le Tchad, le Nigéria et ces derniers jours l’Ile de Mayotte, mais aussi celles qui se sont produites en République Centrafricaine, ont endeuillé de nombreuses familles et occasionné d’importants dégâts matériels.

Un rapport de l’UNICEF indique que plus de 492 millions des enfants au monde vivent dans des zones de conflits.

Au regard de la situation désastreuse de ces enfants, l’on se pose la question sur le devenir de ceux-là même qui sont censés être l’avenir de notre planète.

Dans ce contexte où l’avenir du monde devient de plus en plus incertain, en raison de nombreuses tensions géopolitiques, mon pays, conscient de ce que sa stabilité et son développement dépendent de la paix et de la sécurité dans le monde, a pris une part active à des fora internationaux et régionaux pour apporter sa modeste contribution à l’œuvre de la gouvernance mondiale.

Au regard de ce qui précède, la République Centrafricaine réaffirme son attachement aux valeurs nobles des Nations-Unies et appelle à un règlement pacifique de différends qui déchirent le monde.

Monsieur le Doyen,

Mesdames et Messieurs les Membres du Corps diplomatique,

Vous avez assisté, en votre qualité d’observateur de la vie publique centrafricaine, au tout premier Discours sur l’état de la Nation que j’ai prononcé devant les Elus du peuple, le 28 décembre 2024.
Cet évènement politique d’importance, institué par la nouvelle Constitution de la République, constitue l’une des reformes phares apportées au fonctionnement de nos institutions.

Cet exercice de communication avec les Elus de la Nation sur les axes de la politique nationale, est une preuve de la vitalité de la jeune démocratie centrafricaine.

Parallèlement, nous avons poursuivi l’œuvre de la modernisation des institutions de l’Etat par la nomination des Gouverneurs dans les sept (7) Régions que compte le pays ; un équilibre de pouvoirs qui jette les jalons d’une démocratie à la base.

Sur le plan sécuritaire, le Gouvernement a poursuivi l’œuvre de pacification du pays et de la refondation de l’armée amorcée en 2016.

Ainsi que vous l’avez souligné il y a quelques instants, l’on peut se réjouir de la restauration de la sécurité sur la quasi-totalité du territoire national et de celle du retour de l’autorité de l’Etat.

La satisfaction de la population d’avoir retrouvé la quiétude qui lui permet de vaquer librement à ses activités quotidiennes est palpable dans de nombreuses régions du pays.

Dans la suite logique de cette politique, un accent a été mis cette année encore, sur la formation du personnel militaire dans la perspective de la montée en puissance de nos Forces de Défense et de sécurité.

C’est dans ce contexte de l’amélioration de la situation sécuritaire dans le pays que le Conseil de Sécurité des Nations-Unies a décidé de la levée totale de l’embargo sur les armes et de celui imposé à l’exportation de diamant.

Un succès diplomatique qui mérite d’être souligné, tant la mobilisation de l’opinion nationale et des amis de la République Centrafricaine autour de cette cause a été forte.

Je voudrais exprimer ici la gratitude du peuple centrafricain à l’endroit de tous les partenaires et pays amis de la République Centrafricaine qui ont contribué à la levée de ces embargos.

En dépit de la résistance de certains groupes armés résiduels qui continuent de semer la désolation au sein de la population, nous restons favorables au dialogue, car la force de la persuasion dépasse celle des armes.

Cependant, la défense de la démocratie et des libertés ne doit pas être un prétexte pour promouvoir l’impunité.

Oui, pour nous, démocratie et obligation de reddition de compte ne sont pas antinomiques.

Fort du dynamisme de la politique mise en place, la Commission de l’Union Africaine a porté son choix sur la République Centrafricaine pour abriter la commémoration de la journée de l’Amnistie en Afrique, dans le cadre du programme « faire taire les armes à l’échelle 2030 » qui s’est tenue au cours du mois de septembre dernier.

Dans le cadre de la consolidation du processus de paix, des progrès significatifs ont été réalisés dans la mise en œuvre de l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation (APPR-RCA).

Le Gouvernement a ouvert un dialogue avec les groupes armés qui ont exprimé leur volonté de revenir dans la République.

Dans ce même élan, le 28 août dernier, la huitième réunion de Coordination sur le processus politique et le processus de paix s’était tenue lors de laquelle les progrès réalisés depuis la dernière réunion tenue en octobre 2023 ont été examinés.

Monsieur le Doyen,

Les décennies de crises qu’a connues la République Centrafricaine ont écorné sa réputation et assombri son rayonnement.

A la faveur de mon accession à la magistrature suprême de l’Etat en 2016, nous nous sommes engagés à œuvrer pour redorer le blason de l’influence des années glorieuses de notre diplomatie.

Sans vouloir donner l’impression de privilégier tel partenaire au détriment de tel autre, nous avons continué à consolider nos relations avec les partenaires traditionnels tout en ouvrant le pays à des acteurs nouveaux dans un esprit de respect mutuel et fondé sur un partenariat gagnant- gagnant pour l’équilibre de nos peuples.

Aujourd’hui, la diplomatie centrafricaine connaît une ascension fulgurante qui fait du pays un acteur d’envergure au plan régional, voire international.

C’est dans ce contexte que se sont tenues à Bangui, au cours des mois derniers, la réunion ministérielle du Comité consultatif des Nations-Unies sur les questions de sécurité en Afrique centrale et celle de l’Union Economique de l’Afrique centrale.

Ces deux rencontres ministérielles ont été suivies du sommet extraordinaire de la CEMAC co-présidé par la République Centrafricaine et le Cameroun ; preuve que mon pays est désormais de retour dans le concert des nations.

Et comme je l’ai souligné dans mon Discours sur l’état de la Nation, la République Centrafricaine continuera à s’ouvrir à tous les Etats qui respectent les valeurs nobles de paix, l’amitié entre les peuples et la souveraineté de notre pays, qui de notre point de vue, est un gage de la stabilité.

Au regard de nombreux défis auxquels le pays est confronté, son développement a besoin de beaucoup de bras et seul Dieu sait, il y’a suffisamment de la place pour tout le monde.

Monsieur le Doyen,

Mesdames et Messieurs les Membres du Corps diplomatique,

L’année 2025 qui commence, connaîtra quant à elle d’autres importantes activités politiques. Il s’agit de la tenue des différentes élections locales, présidentielle et législatives.

Ces échéances constituent la prochaine étape du maillage des institutions prévues par la nouvelle Constitution.

Nous poursuivrons ainsi avec la même détermination et conviction, l’œuvre du renouveau amorcée dans le cadre de la 7ème République.

Pour ce qui est des élections locales, nos initiatives afin d’organiser les premières élections locales depuis 1986, ont été surtout marquées par la poursuite des efforts déployés par le Gouvernement pour mobiliser les ressources nécessaires à son organisation.

A cet effet, il a été créé un groupe de travail afin de trouver une solution pérenne aux problèmes opérationnels et financiers au niveau de l’Autorité Nationale des Elections (ANE).

Monsieur le Doyen,

Mesdames et Messieurs les Membres du Corps diplomatique,

Je voudrais saisir cette occasion pour rassurer les membres du Corps diplomatique que les préoccupations exprimées dans votre discours ont été prises en compte, et des instructions seront données aux ministères concernés afin d’y trouver des solutions idoines.

C’est le lieu d’exprimer la gratitude du peuple centrafricain à l’endroit de tous nos partenaires qui, à des degrés divers, accompagnent le Gouvernement dans sa politique de développement économique et social de la République Centrafricaine.

Il ne peut s’empêcher donc, en prélude aux échéances prochaines, de solliciter l’appui de tous ces partenaires pour la bonne tenue de ces élections.

Toutes les conditions sont donc réunies pour que celles-ci soient transparentes, justes, ouvertes et apaisées.

C’est le lieu de remercier nos partenaires dont les voix se sont jointes à nous pour convaincre la classe politique des enjeux de ces échéances.

Je ne saurais terminer mon propos sans pouvoir vous renouveler Excellences, Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, mes vœux de santé, de bonheur et de succès dans vos missions.

Vive la coopération internationale !

Je vous remercie.

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