Centrafrique : l’éducation des enfants menacée à Borossé

Publié le lundi 10 mars 2025 | Radio Ndeke Luka

© Autre presse par DR
Centrafrique : controverse sur les frais de scolarité dans les écoles privées à l’approche de la rentrée scolaire

De nombreuses difficultés entravent la scolarisation des enfants à Borossé, localité située à 35 kilomètres de Bangui sur la route de Boali. L’unique établissement de ce village souffre d’un manque d’enseignants qualifiés et d’un déficit en matériel didactique.

L’école de Borossé accueille près de 1.000 élèves, mais le problème majeur demeure l’absence de livres pour l’apprentissage du français et des mathématiques. À cela s’ajoute l’insuffisance d’enseignants qualifiés dans les deux directions à cycle complet.

« Nous n’avons que trois enseignants titulaires et les autres ne sont que des maîtres-parents pour les deux directions. Cela pose un problème pour l’émancipation des élèves. Il y a une insuffisance dans l’apprentissage. En plus, il nous manque cruellement des matériels didactiques, ce qui est la base de l’instruction. Parfois, nous utilisons des documents qui ne sont même pas inscrits au programme », a expliqué Nicolas Ganazouï, enseignant titulaire du CM2 dans le bloc des garçons.

Une autre difficulté à laquelle l’école de Borossé est confrontée est d’ordre culturel. Selon les responsables scolaires, des parents viennent fréquemment retirer leurs enfants de l’école pour des tâches extrascolaires. Cette pratique oblige les directeurs à solliciter l’intervention des autorités locales pour trouver une solution, comme l’a fait remarquer Zita Feïyou-Oguéré, directrice de l’école des filles.

« C’est un cas difficile à gérer car il y a des parents qui viennent retirer leurs enfants de la classe pour des activités domestiques, comme aller aux champs ou à la chasse. Tout ce que nous pouvons faire, c’est de nous rapprocher des notables pour sensibiliser ces parents à l’importance de favoriser l’éducation de leurs enfants », a-t-elle déclaré.

Les enseignants précisent que ces difficultés sont régulièrement portées à l’attention des inspecteurs et des chefs de secteurs scolaires et attendent des solutions définitives.

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