Centrafrique : la grève des avocats impacte les activités judiciaires à Bangui

Publié le mercredi 9 avril 2025 | radiondekeluka.org

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les avocats, huissiers et notaires réunis avant leur assemblée générale extraordinaire du mercredi 14 septembre 2022.

Près d’une semaine après la suspension de la participation des avocats aux audiences, les tribunaux de Bangui continuent de se retrouver dans une impasse. Les avocats, qui ont exprimé leurs préoccupations face aux obstacles entravant l’exercice libre de leur profession, ont initié ce mouvement de grève le 2 avril dernier. Cette décision a provoqué le report de tous les procès, mettant les justiciables dans une situation d’incertitude.

Dans les tribunaux de Bangui, presque toutes les audiences sont renvoyées à des dates ultérieures depuis quelques jours. Cette décision, motivée par l’absence des avocats, continue de provoquer un sentiment de frustration parmi les plaignants, qui attendent impatiemment le jugement de leurs affaires.

« Je suis venue aujourd’hui car mon audience était programmée. Mais, à ma grande surprise, j’ai vu une affiche indiquant que l’audience est reportée au 28 avril. Je paie le transport pour venir ici et à chaque fois on me dit qu’il n’y a pas d’audience. Si je ne viens pas, on dirait que je ne respecte pas la loi », a regretté Louise, une justiciable visiblement agacée.

D’autres justiciables présents au Palais de justice ont aussi exprimé leur inquiétude face à cette situation.

« Cette grève nous déstabilise. Sans les avocats, comment la justice pourrait-elle avancer ? J’espère que le gouvernement prendra des mesures urgentes pour régler cette situation », a déploré Jean-Luc.

Lors d’une rencontre, le 7 avril, entre les représentants du barreau de Centrafrique et le ministre d’État chargé de la Justice, ce dernier a promis d’envoyer une note circulaire aux officiers de police judiciaire afin de répondre rapidement aux préoccupations des avocats.

« Le ministre d’État a pris l’engagement de sensibiliser les officiers de police judiciaire sur la nécessité de laisser les avocats exercer librement leur profession. Mais, comme Saint Thomas dans la Bible, nous attendons des actions concrètes de la part des autres acteurs judiciaires avant de pouvoir reprendre notre travail », a déclaré Jean-Louis Opalegna, bâtonnier de l’Ordre des avocats.

En réaction à l’inquiétude des avocats, le ministre d’État à la Justice, Arnaud Djoubaye Abazène, a rappelé, dans une note circulaire du 7 avril, l’importance du respect du Code de procédure pénale. Selon la note, les articles 40 et 48 du Code de procédure pénale stipulent : « la présence d’un avocat auprès d’une personne gardée à vue est un droit, à condition que cette dernière en fasse la demande ».

Le Garde des Sceaux a ainsi ordonné à la chaîne pénale de permettre aux avocats d’exercer librement leur profession, en assistant leurs clients conformément à la loi.

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