Un accord local de paix soutenu par la MINUSCA ramène la sérénité à la frontière RCA–Soudan

Publié le vendredi 21 novembre 2025 | MINUSCA

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Un accord local de paix soutenu par la MINUSCA ramène la sérénité à la frontière RCA–Soudan

A Am-Dafock, localité de la préfecture de la Vakaga, un accord local de paix signé le 30 octobre 2025 avec le soutien de la MINUSCA a permis aux communautés centrafricaines et soudanaises de retrouver la sérénité, après plusieurs mois de tensions et de déplacements de plus de 2 000 civils. L’accord engage les communautés à respecter les couloirs de transhumance, favoriser le bon voisinage et interdire la possession illégale d’armes.

Face à la montée des tensions, la Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU pour la République centrafricaine, Valentine Rugwabiza, accompagnée du Chef du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) en RCA, Abdoulaye Sawadogo, et du Commandant de la Force de la MINUSCA, le Général Humphrey Nyone, a effectué une visite à Am-Dafock et Birao début octobre 2025. Elle y a encouragé les autorités et les communautés locales à renouer le dialogue et réaffirmé l’engagement de la Mission à soutenir les initiatives de paix et à renforcer la protection des civils.

Sous cette impulsion, un dialogue transfrontalier réunissant plus de 100 délégués, dont neuf femmes (leaders religieux, groupes de femmes, chefs communautaires, membres des comités de transhumance et représentants de commerçants), s’est tenu du 27 au 30 octobre. Il a abouti à la signature d’un accord local de paix engageant les communautés à respecter les couloirs de transhumance, favoriser le bon voisinage et interdire la possession illégale d’armes. Les retombées de cet accord ont été immédiates : les incidents sécuritaires ont cessé et les populations se déplacent de nouveau librement.

« L’un des effets immédiats de cet accord, c’est le silence des armes car depuis sa signature, nous n’entendons plus de crépitements d’armes dans notre zone. Aucun incident sécuritaire n’a été signalé. Les populations frontalières circulent désormais librement des deux côtés », fait valoir le Sous-préfet d’Am-Dafock, Abdel Kader Ramadan.

Chef de groupe d’Am-Dafock, Célestin Tamia a, lui aussi, salué l’impact positif de cette initiative. « Les déplacés internes des villages de Biri-Biri, Biera et Bashama, qui s’étaient réfugiés autour de la base de la MINUSCA après les incidents de juin, sont tous rentrés chez eux et repris leurs activités champêtres. La population est très contente du soutien de la MINUSCA », souligne-t-il.

Pour Kadij Ousmane, habitante d’Am-Dafock, cet accord a changé le quotidien des femmes. « Il était difficile, confie-t-elle, de traverser la frontière pour aller au marché, mais maintenant, nous pouvons aller à Am-Dafock Soudan pour acheter nos provisions sans problème ».

Adiza Abdalah, un autre habitant, appelle à renforcer la présence de l’État : « Nous souhaitons voir davantage de gendarmes et de policiers pour appuyer la mise en œuvre des recommandations de l’accord ».

Accompagner la mise en œuvre de l’accord

Pour soutenir la mise en œuvre de l’accord, la MINUSCA mène des actions de sensibilisation, en partenariat avec les autorités locales, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et la Radio communautaire Yata, basée à Birao. Plus de 3 000 personnes ont déjà été informées des engagements pris.

Le comité local de transhumance a été chargé du suivi, avec le soutien continu de la Mission. « Je remercie la MINUSCA pour son appui logistique qui nous a permis de nous rendre à Am-Dafock. Nous continuerons à solliciter son soutien, en concertation avec les autorités locales, notamment les Forces de défense et de sécurité, afin d’assurer le respect des recommandations formulées », a dit Mahamat Nour Chaibou, membre du Comité local de transhumance.

De poursuivre, il souligne que pour vulgariser ces recommandations, « nous avons mis en place une équipe chargée de se rendre dans les sous-préfectures, notamment à Ouandja et à Ouanda-Djallé, afin de partager le contenu avec les populations locales ».

Depuis le déclenchement du conflit au Soudan, la MINUSCA a renforcé la protection des civils à Am-Dafock grâce à l’ouverture d’une base opérationnelle temporaire ainsi qu’à travers la mise en œuvre de projets à impact rapide (construction d’une gendarmerie, de la mairie, de la sous-préfecture et de forages d’eau potable), estimés à 300 millions de FCFA, et la mise en œuvre du Programme de réduction de la violence communautaire de la Mission.

Lors d’une visite conjointe le 5 novembre 2025 à Am-Dafock, grâce à l’appui logistique de la MINUSCA, les autorités locales ont salué les efforts soutenus de la Mission dans la zone. A l’instar du Préfet de la Vakaga, Judes Ngayoko, qui « remercie la Cheffe de la MINUSCA pour son implication personnelle. Les résultats sont visibles : sur plus de 11 000 déplacés internes recensés à Am-Dafock il y a quelques mois, il n’en reste qu’environ 200. Cela prouve que la sécurité est revenue »

Et comme le fait valoir le Chef de bureau par intérim de la MINUSCA Birao, Amadou Moctar Diallo, l’accord d’Am-Dafock illustre l’importance du dialogue communautaire et du partenariat stratégique entre la MINUSCA, les autorités locales et les populations dans la recherche de solutions durables aux conflits.

« Le retour progressif de la sécurité, la libre circulation retrouvée et le retour massif des déplacés internes sont des indicateurs encourageants que nous devons continuer à consolider », dit-il, soulignant qu’« Am-Dafock demeure une priorité pour la MINUSCA, comme l’illustrent bien la visite de haut-niveau de la Représentante spéciale le 2 octobre 2025 et les actions multiformes de la MINUSCA dans la zone ».

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