Des ex-rebelles centrafricains de la Séléka et miliciens anti-balaka sont parvenus à un accord de cessez-le-feu lors de pourparlers à Nairobi, auxquels n'étaient pas associées les autorités centrafricaines, a annoncé mercredi un médiateur kényan.
Ces négociations entre les deux principaux belligérants de la crise centrafricaine, ouvertes en décembre, se sont déroulées en toute discrétion dans un hôtel de la capitale kényane.
L'ex-président François Bozizé, renversé en mars 2013 par la rébellion majoritairement musulmane de la Séléka, et Michel Djotodia, chef de celle-ci qui lui avait succédé à la tête de l'Etat avant d'être contraint à la démission par la communauté internationale en janvier 2014, ont été aperçus lors des pourparlers à Nairobi.
"Les parties ont adopté un cessez-le-feu, une cessation des hostilités et un accord de DDR (Désarmement, démobilisation, réintégration)", a déclaré à l'AFP l'un des médiateurs, Kenneth Marende, ancien président de l'assemblée nationale kényane.
"Ils ont convenu d'un accord initial, mais celui-ci ne prendra effet qu'après avoir été formellement signé", a poursuivi M. Marende, médiateur de l'Union africaine dans les pourparlers centrafricains. A Addis Abeba, un responsable de l'UA avait néanmoins indiqué fin décembre à l'AFP ne pas être au courant de discussions à Nairobi, et assuré que celles-ci n'avaient pas reçu le parrainage de l'organisation panafricaine.
Un fragile accord de cessez-le-feu avait déjà été arraché, après des pourparlers "chaotiques", en juillet à Brazzaville entre ex-Séléka et les milices anti-balaka majoritairement chrétiennes, mais ne comprenait pas de volet DDR et n'avait pas empêché les affrontements et les violences inter-communautaires de se poursuivre.
Plusieurs factions au sein de la Séléka avaient dénoncé l'accord et l'ex-rébellion avait refusé de participer au gouvernement de large ouverture formé dans la foulée.
Les multiples exactions commises par les rebelles de la Séléka à leur arrivée au pouvoir en mars 2013 contre les populations majoritairement chrétiennes du pays ont débouché sur la création de milices d'autodéfense anti-balaka, qui s'en sont pris à leur tour aux civils musulmans, plongeant la Centrafrique dans une crise sécuritaire, humanitaire et politique sans précédent.
L'intervention d'une force française - Sangaris - épaulée par des soldats de l'UA a permis de stabiliser la situation, notamment à Bangui, sans pour autant pouvoir pacifier l'ensemble du territoire.