N’DJAMENA (LNC) — Comme nous ne cessons de le dire sur ce medium “Seuls des naïfs peuvent croire en des tenues d’élections crédibles dans un pays complètement dérégulé et en guerre civile.
C’est une évidence en matière de géopolitique dans les pays instables depuis que le monde est monde”.
Et ce n’est pas parce que la France, manipulant l’ONU le veut pour d’obscures raisons lui appartenant, que cela se fera.
Si c’eut été automatique, ça se saurait.
En Centrafrique, pour qu’il faille supposer des élections, encore faudrait-t’il que les émissaires du gouvernement de passage puissent déjà investir les provinces pour y faire des explications de texte.
Dans une union de circonstance entre malandrins, Anti-Balaka et Séléka sont au moins d’accord sur une chose, tout faire pour empêcher les soit disant “consultations à la base” dans les préfectures sous leurs contrôles respectifs.
Ce qui augure de la suite, le blocage complet de toute mise en place de processus électoral national.
KIDNAPPING LE NOUVEAU DADA DE BOZIZE
Semaine passée agitée une fois de plus en RCA, pas moins de 3 ministres et une dizaine de notables enlevées à Bangui et en province (à Kaga Bandoro et ailleurs..), dont le plus médiatisé, l’ex chef rebelle Armel Sayo, devenu ministre des sports par la grâce des étranges circonvolutions mentales de son “Excellence” la présidente transitoire de la RCA.
Nicaise Karnou, porte parole du palais, et accessoirement ministre de la Sécurité Publique sonne le tocsin : “Tout ça c’est la faute de Bozizé.”
Arguant que tous ces actes de kidnapping récents ont été orchestrés et pilotés depuis Naïrobi au Kenya (où se trouverait actuellement l’ex président François Bozizé).
Des manœuvres délictuelles de téléguidage de ses satrapes Anti-Balaka en RCA, “dans le but de bloquer les efforts de retour à la normalité.” (dixit Nicaise Karnou )
« Selon les informations concordantes en possession du gouvernement, notamment les échanges et relevés téléphoniques, il ressort clairement que ce groupe terroriste est agité de l’extérieur depuis Naïrobi dans le dessein de saper le processus de retour à la paix et la concorde sociale. Il s’agit aussi d’empêcher par tout moyen la concertation de la base pour pouvoir empêcher le peuple centrafricain de trouver des solutions à sa souffrance », racontait-il il y a quelques jours.
LES JEUX TROUBLES DE SASSOU ET DE L’UA
Il y a une semaine le président congolais, en passant médiateur de la crise centrafricaine Denis Sassou N’Guesso se réjouissait “des efforts du Kenya pour mettre fin à la crise en RCA“.
Une rencontre à Naïrobi “sauvage”, réunissant quelques uns des pyromanes de la RCA comme les représentants de Michel Djotodia et de François Bozizé, mais sans l’aval ni la présence du gouvernement centrafricain en place, du moins officiellement.
Rencontre au Kenya de facto rendant nulle celle prévue de Bangui, en suite des “non-accords” de Brazzaville et sur lesquels son “Excellence” du Palais de la Renaissance comptait tant pour se refaire la goyave.
A Brazzaville on se défend d’être des perturbateurs : “L’Union Africaine était au courant et même suscitait cette rencontre de Naïrobi” dit-on du côté de N’Guesso.
Le seul hic c’est que Bangui ne le savait pas et n’y était même pas invité.
Maintenant, de Nairobi, il est ressorti cela en final :
Les hommes de Djotodia et de Bozizé et tous les autres agitateurs du pays présents se sont mis d’accord sur une chose : “AMINISTIE GENERALE” pour tout le monde.
Ce n’est pas une invention de perfide journaliste, mais bien inclus dans le document final d’une quinzaine de pages sur la Rencontre de Naïrobi entre les représentants de l’ex-Seleka, rebaptisée FPRC, et d’une partie de la mouvance Anti-Balaka, en gros Djotodia et Bozizé.
Autre point d’accord :
“Catherine Samba-Panza n’a plus sa raison d’être à la tête de la transition.” “Elle ne sert à rien” concluaient les participants.
« Cet accord remplace celui signé à Brazzaville en juillet dernier » entendait-on dans les couloirs à Nairobi.
Ite missa est semble-t’il.
Mais l’Union Africaine et la médiation congolaise ne sont plus d’accord : « Il n’était pas question de torpiller ce qui a été signé à Brazzaville. Cet accord de Nairobi ne peut être validé », déclare le vice-médiateur, le malien Soumeylou Boubeye Maïga.
La conclusion du “on rase gratis” et d’ “Amnistie générale” pour tous les criminels ne passent pas.
Car comment iraient-ils expliqué cela à la CPI et à sa très agitée procureuse Fatou Bensouda ?
Les magouilles centrafricano-centrafricaines, c’est bon en interne, à l’International, c’est risible de puérilité.
DU FLOU A LA CONFUSION
En Centrafrique, au milieu des candidatures à la présidentielle qui poussent comme une éruption acnéique de boutons ravageant le visage d’un adolescent, les unions entre les ‘mouvances’ terroristes ont explosé.
Les Anti-Balaka ne sont pas unis (ils ne l’ont jamais été, il faut dire), et la belle mécanique Séléka de 2012 a explosé en trois, une militaire à Bambari, et deux en partis politiques, le FPRC et l’UPC.
Ce qui déjà prélude de furieuses agitations à venir dans le pays.
Car ce n’est pas le virtuel pouvoir de “Son Excellence” la Présidente Catherine Samba-Panza qui n’a jamais eu la main sur quoi que ce soit qui y changera quelque chose.
L’instabilité de nouveau en RCA, mais politique cette fois-ci, s’ajoutant au reste.
POUR LES ELECTIONS DE L’ETE PROCHAIN..CONTINUEZ DE REVER !