Bangui – Ils étaient quelques centaines, hommes, femmes, jeunes sortis des différents quartiers du 5ème arrondissement, à prendre d’assaut, ce mercredi 28 janvier matin, les principales artères de la capitale, depuis l’Avenue Koudoukou puis l’Avenue des Martyrs à destination de la Direction générale de l’ENERCA (Energie centrafricaine). Ils réclament l’électricité dans leur localité.
« Rétablissez la lumière chez nous ! » ; « Manque de lumière – braquage, viols, violences, sous-développement. Toute la population en marre de l’obscurité ! » ; « Nous enfants veulent lire leurs leçons le soir ! » Ce sont entre autres slogans qui l’on pouvait lire sur les banderoles, et morceaux de cartons tenus par les manifestants.
En effet, depuis un an, selon les marcheurs, une bonne partie du 5ème arrondissement, précisément le secteur Miskine a été privé, du moins a vu son programme de délestage modifier en défaveur des habitants dudit secteur. Les quartiers Yassimandji, Yangato, Malimaka sont entre autres les plus visés. Aristide Debodo habitant de Malikama interrogé dans la marche raconte : « Nous sommes en colère contre les autorités du pays et précisément contre les responsable de l’ENERCA. Pourquoi, depuis l’accession de Samba Panza au pouvoir, nous sommes privés de l’électricité ? Nous ne réclamons rien d’autre que le retour immédiat au programme normal de notre délestage, afin que nos enfants puissent étudier le soir comme leurs pairs des autres arrondissements. » Marielle Bimbasse du quartier Yangato précisé : « Au paravent, le courant venait à 16 heures, et ce, jusqu’à 8 heures du matin, cela nous permettait de bien nous organiser pendant le délestage. Curieusement, sans explication, l’ENERCA nous envoie la lumière maintenant à 23 heures pendant que nous sommes endormis pour la reprendre à 3 heures du matin, alors que nous ne sommes même pas réveillés. »
Le service de la communication de l’ENERCA était injoignable pour expliquer ce changement brusque et unilatéral du programme de délestage décrié. Le moins qu’on puisse dire est qu’il s’agit d’un problème de communication, puisque l’ENERCA dont les installations sont vétustes avec une capacité limitée de production d’électricité relativement inférieur à la consommation (Rien que pour Bangui et ses environs, 18 MW produits contre 38 MW de besoin exprimé), ne saurait répondre à tous les besoins et à la fois. D’où le programme de délestage. Seulement, pour le cas des quartiers du Secteur Miskine, l’on ne comprend pas que l’électricité soit envoyée aux heures indiquées par les manifestants, au lieu du programme initial qui satisfaisait tout le monde.
Somme toute, la RCA a déjà beaucoup de problèmes encore non résolus dont l’insécurité couplée avec les kidnappings, d’où nécessité d’étouffer dans l’œuf de revendications d’électricité, afin de garantir un minimum de quiétude.
Bangui, Fred Krock pour CNC