Le président congolais rejette les conclusions des négociations qu'il avait lui-même initiées au Kenya. Il en a officiellement informé le président Kenyatta dans un courrier dont "Jeune Afrique" a obtenu copie.
Voilà qui, si les termes employés n'étaient pas aussi diplomatiques, ressemblerait fort à une marche-arrière de Denis Sassou Nguesso, médiateur dans la crise centrafricaine.
Fin décembre 2014, le président congolais avait sollicité son homologue kényan pour que se tiennent, à Nairobi, des négociations informelles entre les leaders des groupes armés centrafricains – en marge de celles officiellement initiées à Brazzaville. Le 17 janvier, un communiqué du ministère congolais des Affaires étrangères saluait même "les avancées enregistrées lors des discussions de Nairobi".
Mais dix jours plus tard, et alors qu'un accord a entretemps été signé à Nairobi (signé et aussitôt rejeté par Bangui), Denis Sassou Nguesso a changé d'avis. Il l'a clairement signifié à Uhuru Kenyatta, le 27 janvier, dans un courrier dont Jeune Afrique a obtenu copie.
Remerciant "de tout cœur" Kenyatta pour "sa contribution", le chef de l'État congolais estime que "les conclusions issues de ces négociations, en dépit de leur pertinence", ne vont pas dans le bon sens. Il regrette que ces pourparlers aient "abouti à un accord supplémentaire entre les ex-Séléka et les anti-Balaka", estimant que cela fait "un double emploi [préjudiciable] aux efforts consentis à Brazzaville".
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