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Bozizé-Djotodia ou le mariage de la raison
Publié le vendredi 30 janvier 2015  |  Centrafrique Libre
Michel
© Autre presse par DR
Michel Djotodia et François Bozizé
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Personne ne pouvait imaginer un rapprochement entre les putschistes Bozizé et Djotodia, c’est désormais chose faite. Tout est donc possible dans le pays de tous les paradoxes.Les deux principaux protagonistes de la plus grande crise centrafricaine ont contre toute attente enterré leur hâche de guerre à la grande déception de l’AFDT et du couple Cathérine Samba Panza-Kamoun.

L’homme d’action et intègre Karim Meckassoua accusé à tort par le régime de Samba-Panza et les forces « mortes », pardon « vives » de la nation, n’y aurait été pour rien. Combattu pour sa rigueur dans la gestion de la chose publique, KM est devenu la bête noire de ces prédateurs qui se succèdent sans succès au pouvoir depuis le départ du président Bozizé en 2013. Au lieu de répondre aux préoccupations du peuple, ces derniers voyaient l’ombre de Meckassoua à l’annonce de cette rencontre de tous les dangers.

Alors que Martin Ziguélé et le pouvoir en place rejettent en bloc les recommandations issues de la rencontre de Naïrobi, le peuple centrafricain dans sa majorité approuve cet accord. Selon des informations dignes les résolutions Kenyannes sont considérées par le microcosme centrafricain d’un accord de la dernière chance.

Les jeunes et les progressistes sont écartés de la gestion du pouvoir au profit des mêmes acteurs en dépit de leurs limites avérées, et de leurs échecs durant des années au pouvoir. L’ implication de Bozizé et de son tombeur Djotodia, dans la recherche aux solutions définitives aux crises répétitives qui frappent ce pays apparait donc comme une bouée de sauvetage de ceux-ci.

L’alliance Séléka-Anti Balaka n’est que le résultat de la politique de la prédation, du clanisme, de l’amateurisme, du népotisme et surtout de la perpétuation d’un système mafieux,vétuste entre CSP et les dinosaures amorphes de la politique centrafricaine.

Au Burkina, deux mois ont suffit pour écarter tous ceux qui ont échoué. En Centrafrique, CSP a maintenu non seulement dans son propre cabinet des chefs de guerre, mais elle a aussi a nommé des truands, des « Has been » et des personnalités controversées dans son gouvernement. Même son de cloche pour L’AFDT à travers le duo Tiangaye-Ziguélé qui avaient rempli le cabinet de la primature par leurs membres avant de revenir en masse aux côtés de CSP et de Kamoun.

Le sang des centrafricains continuent de couler et personne au sein de la classe politique n’a pris le courage comme l’on voit sous d’autres cieux, d’inviter le peuple dans la rue pour siffler la fin de cette récréation. Il n’est donc pas étonnant que les humiliations se succèdent dans ce pays. Hier c’était au Tchad que le sort de Tiangaye et de Djotodia était scellé, aujourd’hui Naïrobi demande le départ de CSP et une amnistie, demain si le peuple ne s’exprime pas, c’est à Paris où sous d’autres cieux que des étrangers décideront du sort des centrafricains.

L’initiative de Naïrobi même humiliante pour la RCA parait être un mal nécessaire pour les Centrafricains aujourd’hui à une période où la survie de ce pays est menacée. Deux ans après le départ de Bozizé, il n’y a pas eu un début de changement au point que le citoyen lambda en arrive à regretter la décennie du magistère de Bozizé .

L’ arrivée des Casques bleus de l’ONU n’a pas du tout changé le quotidien des centrafricains qui continuent de manger la poussière. Les entrepreneurs de ce pays ne sont pas encadrés, les marchés de nourriture des soldats onusiens sont attribués aux étrangers, les chauffeurs centrafricains croupissent sous les manguiers tandis que les responsables onusiens se font conduire par leurs compatriotes ou connaissances venus tout droit de leur pays.

Autre élément à apporter à ce dossier, l’amnistie. Selon un diplomate porté par l’inspiration des centrafricains, la paix n’ayant pas de prix il est incontournable d’impliquer tous les acteurs de la crise. Seulement la participation de ces derniers au forum ne veut pas dire qu’ils doivent être amnistiés. Le volet judiciaire doit poursuivre sa route afin d’enrayer la culture de l’impunité devenue une école en République centrafricaine.

Bozizé et Djotodia sont désormais mariés pour la bonne cause: la paix en Centrafrique. Mettre à l’écart ces derniers c’est annihiler définitivement l’avenir des enfants de Gordil, Benzambé, Céline, Galafondo Pétévo, Nzangognan, Dékoua …

A force de jouer avec le peuple, on fini toujours par être rattrapé! Centrafricains n’est ce pas là le moment de suivre l’exemple des jeunes tunisiens et burkinabés dans la rue pour imposer vos dirigeants?

Bangui, Wilfried Maurice SEBIRO
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