Les anciens premiers ministre Martin Ziguelé et Nicolas Tiangaye ainsi que l’ancien ministre Joseph Bendouga, tous chefs de partis politiques en Centrafrique ont dénoncé l’accord entre François Bozizé et Michel Djotodia signé à Nairobi. Ils l’ont dit dans des entretiens accordés à nos confrères du RJDH. L’accord signé à Nairobi entre certains leaders des Antibalaka et ceux de l’ex-Séléka a suscité d’énormes réactions en République Centrafricaine. Une bonne partie de la classe politique centrafricaine a dénoncé cet accord qui selon, plusieurs leaders politiques n’engagent que ceux qui l’ont signé.
Me Nicolas Tiangaye pense que l’accord de Nairobi n’est pas un accord de cessez le feu ni de cessation des hostilités « le document en question n’est pas un accord de cesse le feu. Il s’agit d’un accord global car il a intégré les aspects politiques ». Pour l’ancien premier ministre et chef de la CRPS, il n’est pas possible d’imposer un tel accord au reste de la classe politique qui n’a pas participé aux discussions « c’est juste deux personnes qui ont été réunies pour signer cet accord qui pose des revendications politiques. Il ne concerne que ceux qui l’ont signé. Il est inadmissible de l’imposer aux autres acteurs de la crise qui n’ont pas pris part aux discussions ».
Joseph Bendouga, ancien ministre et président du Mouvement Démocratique pour la Renaissance et l’Evolution de Centrafrique (MDREC) a dénoncé la supercherie des signataires qui selon lui, sont appuyés par le médiateur dans la crise centrafricaine « je pense que le médiateur et les d eux anciens chefs d’Etat veulent jouer avec les Centrafricains qui ne veulent pas de cet accord. C’est de la supercherie à laquelle se livrent ces gens là. Cet accord prouve que ces trois personnalités manquent de maturité politique sur la crise centrafricaine ».
Joseph Bendouga a confié que seule une mobilisation générale pourrait obliger Michel Djotodia et François Bozizé à mettre fin à ce qu’il appelle « une tentative de déstabilisation du pays ».
Martin Ziguelé, président du Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (MLPC) a qualifié cet accord d’une tentative de coup d’Etat. Il affirme que Michel Djotodia et François Bozizé doivent être rattrapés par la justice « c’est une insulte pour le peuple de la RCA. Une insulte pour les institutions. Je pense que les autorités doivent tout faire pour précipiter les procédures de la Cour Pénale Internationale ».
Selon des sources bien informées, le médiateur dans la crise centrafricaine le président Dénis Sassou Nguesso a rejeté les conclusions de la rencontre de Nairobi. Le président congolais aurait saisi le chef d’Etat kenyan pour dire non à cet accord.
Notons que la Minusca aussi à dit non à cet accord. C’est le porte-parole de la Minusca qui l’a dit lors d’une conférence de presse hebdomadaire de cette agence onusienne.
Diane LIGANGUE