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Les belligérants centrafricains demandent la reconnaissance de leur accord
Publié le samedi 31 janvier 2015  |  AFP
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© Autre presse par DR
Le Directeur général de l’Agence de Régulation des Télécommunications (ART) en République Centrafricaine, M. Moustapha Saboun
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Ex-rebelles centrafricains de la Séléka et miliciens anti-balaka ont appelé vendredi la communauté internationale à reconnaître leur accord de cessez-le-feu signé à Nairobi, à l'issue de pourparlers en l'absence des autorités centrafricaines.

"Nous invitons la communauté internationale à utiliser l'accord de Nairobi comme une formule susceptible de résoudre le problème centrafricain" et à le "prendre très au sérieux", a déclaré vendredi Moustapha Saboune, coordinateur politique de l'ex-Séléka.

Une faction des ex-rebelles de la Séléka et une autre des miliciens anti-balaka qui s'affrontent en Centrafrique ont négocié pendant deux mois dans la capitale kényane.

A ces discrètes négociations ont aussi participé l'ex-président François Bozizé, renversé en mars 2013 par la rébellion majoritairement musulmane de la Séléka, et Michel Djotodia, chef de celle-ci qui lui avait succédé à la tête de l'Etat avant d'être contraint à la démission par la communauté internationale en janvier 2014.

Les deux parties ont annoncé s'être mises d'accord sur un cessez-le-feu, une cessation des hostilités et un accord de DDR (désarmement, démobilisation, réintégration).

Elles réclament également de concert le remplacement des autorités de transition actuelles et la mise en place d'un mécanisme de "vérité, justice et réconciliation nationale entre Centrafricains" devant conduire à une "amnistie générale", a précisé M. Saboune.

Depuis le début, les négociations de Nairobi rendent sceptiques les observateurs. Ne serait-ce que parce que les autorités de transition en ont été tenues à l'écart. Beaucoup doutent aussi de la capacité des belligérants à faire valider leur accord.

Ceux-ci espèrent au contraire poursuivre le processus engagé à Nairobi, pour y rallier la classe politique centrafricaine, la société civile, et les chefs religieux, ont-ils expliqué vendredi. Et les deux parties, qui contestent l'organisation d'élections en juin compte tenu de l'état du pays, entendent bien jouer un rôle dans la nouvelle transition qu'ils réclament.

Un fragile accord de cessez-le-feu avait déjà été arraché en juillet à Brazzaville entre ex-Séléka et les milices anti-balaka majoritairement chrétiennes, mais ne comprenait pas de volet DDR et n'avait pas empêché les affrontements et les violences inter-communautaires de se poursuivre.

Plusieurs factions au sein de la Séléka avaient dénoncé l'accord et l'ex-rébellion avait refusé de participer au gouvernement de large ouverture formé dans la foulée.

Les multiples exactions commises par les rebelles de la Séléka à leur arrivée au pouvoir en mars 2013 contre les populations majoritairement chrétiennes du pays ont débouché sur la création de milices d'autodéfense anti-balaka, qui s'en sont pris à leur tour aux civils musulmans, plongeant la Centrafrique dans une crise sécuritaire, humanitaire et politique sans précédent.

L'intervention d'une force française - Sangaris - épaulée par des soldats de l'UA a permis de stabiliser la situation, notamment à Bangui, sans pour autant pouvoir pacifier l'ensemble du territoire.
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