En marge du 24ème sommet de l’Union Africaine, les chefs d’Etat et de gouvernement de la CEEAC ont condamné l’accord de Nairobi signé entre les leaders des Antibalaka et ceux de la Séléka. Cette réaction est enregistrée quelques jours après une lettre du médiateur au président du Kenya dans laquelle, il a remis en cause ledit accord.C’est dans un communiqué que la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale a pris ses distances face à l’accord de Nairobi. Dans le document, la communauté a évité de citer l’accord en question. Mais les chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale se sont dit opposés à toute idée ou initiative contraire au processus de Brazzaville « les Chefs d’Etat et de Gouvernement ont demandé à l’ensemble des acteurs de la crise centrafricaine de s’inscrire dans le processus de Brazzaville, le seul susceptible de permettre l’organisation apaisée des élections en août 2015 et d’ouvrir la voie à une vie politique normale en République Centrafricaine. Tout accord ou arrangement signé en dehors dudit processus est nul et de nul effet » note le communiqué de presse.
Par ailleurs, les chefs d’Etat et de gouvernement ont dans ce communiqué indiqué que toutes les démarches parallèles ne seront pas acceptées car pour eux, elle peuvent créer d’autres tensions et compromettre le rétablissement de la paix « Enfin, les Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEEAC ont souligné la nécessité d’éviter toute démarche parallèle pouvant compromettre les efforts en cours de la Communauté Internationale visant à rétablir la paix, la sécurité et la stabilité en République Centrafricaine » a souligné le communiqué de presse de la CEEAC.
Il faut noter que la CEEAC a dénoncé les violences, les prises d’otage et les résistances aux consultations à la base enregistrées ces derniers temps en Centrafrique « Les Chefs d’Etat et de Gouvernement ont condamné les violences que continuent de perpétrer certains groupes armés sur la population civile ainsi que les enlèvements de personnes, y compris des personnalités politiques de la Transition. Ils ont également condamné les entraves à l’organisation des consultations locales par certains groupes armés. Ils ont à cet égard souligné que les auteurs de ces entraves en subiraient les conséquences ».
La CEEAC a apporté son soutien aux autorités de la transition à qui une aide financière a été promise.
Le communiqué de presse a annoncé la tenue d’une réunion du Groupe Internationale de Contact sur la RCA fin février début mars à Brazzaville pour déterminer les modalités de cette aide.
La dénonciation de l’accord de Nairobi par la CEEAC est intervenue quatre jours après une lettre que Denis Sassou Nguesso a envoyée au président du Kenya pour dénoncer cet accord. La réaction de la CEEAC enregistrée neuf jours après la signature de l’accord de Nairobi vient s’ajouter à celle de la Minusca et de plusieurs politiques centrafricains.
Diane LIGANGUE