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© Autre presse par DR
Robert ENZA, Entrepreneur leader politique |
A un mois de la deuxième année du putsch de la Séléka, l’actualité centrafricaine est toujours tumultueuse. Face à la démission quasi collective des politiciens et leurs propensions pour le gain facile, la situation du peuple centrafricain s’amenuise. En Centrafrique, les leaders des partis ont perdu leurs langues à l’exception d’une minorité d’eux qui s’efforcent d’animer avec leurs forces et faiblesses la vie politique. L’entrepreneur Robert Enza fait partie de ces perles rares dont le pays en a fortement besoin. Revélé en 2014, ce technocrate la cinquantaine bien entamée , n’arrête pas de mettre à la disposition des centrafricains des propositions de sortie de crise à travers sa plume sur Centrafrique Libre et les réseaux sociaux. RE ou Papa Eto comme ses fans l’appellent vient d’être interviewé par la célèbre Radio Notre dame qui nous a autorisée à faire la publication dans nos colonnes.
INTERVIEW ACCORDÉ À LA RADIO NOTRE DAME, PAR LE PRÉSIDENT DU PARTI USD-COMODES Robert Enza à la radio Notre dame.
Radio notre dame: Quelles ont été, selon vous, les causes de la rébellion séléka ?
Robert Enza: Par définition, la rébellion est une révolte, un soulèvement de violence contre l’autorité centrale. Mais, quelles sont les motivations psychologiques qui peuvent pousser des individus à prendre des risques de s’armer contre l’autorité ? On peut en discerner quelques- unes:
le pouvoir personnel
la sécurité
l’argent,
le prestige
l’injustice
l’oppression et l’opprimé
la responsabilité sociale
la religion, etc.
Ces motivations puisent leurs énergies dans des causes économiques, politiques, religieuses et sociales. Dans le cas de la rébellion SELEKA, on peut en trouver 3 causes :
d’abord la mauvaise gestion du pays, telle qu’elle a été déroulée depuis 50 ans, était morbide ; une gestion de l’Etat bâtie autour du Chef d’Etat et de son ethnie. Et à chaque fois que le pouvoir changeait de mains, c’est toujours le Chef d’Etat, son ethnie, sa région et un petit réseau de clientélisme qui occupent tous les postes juteux, ils font la une et qui vivent l’Etat au détriment des larges populations. Cette gestion ethnique et égocentrique a créé de la frustration, la division, la haine et la rancune au sein de notre société.
On peut résumer cette 1ère cause, ainsi : le pouvoir personnel de Bokassa, la dérive népotiste de Kolignba, la mégalomanie improductive de Patassé, la catastrophe de Bozizé, la tragédie de Djotodia et le népotisme féministe de la Sainte-nitouche Samba Panza. Vous constaterez qu’à chaque fois c’est le président entouré de ses proches qui vivent de l’Etat.
il y a une partie de notre communauté, la communauté musulmane s’estimant lésée ; elle dit qu’elle est en mal d’intégration dans la société centrafricaine.
Et cette question a toujours été posée et nos gouvernements ont fait semblant de l’ignorer. Vous le constatez ce sont les musulmans qui ont constitué cette rébellion.
Rappelez-vous de cette phrase de DHAFFANE qui dit « nous avons pris le pouvoir par les armes, nos adversaires l’ont repris par l’écrit et l’intelligence ».
DHAFFANE ne dit pas « nos ennemis », il dit « nos adversaires » de lutte pour le contrôle du pouvoir central, sous-entendu entre chrétiens et musulmans. DHAFFANE pose ainsi à la fois la question de carence en ressources humaines compétentes au sein de cette communauté.
une dernière cause sans laquelle, rien ne saurait être rendu possible, c’est l’implication de l’extérieur : il y a nos voisins en mal d’hégémonie et d’intérêts propres sur notre sol et les grandes puissances comme vous le savez tous, contrôlent et exercent leur puissance sur tous les pays qui détiennent des richesses naturelles. La RCA ne peut pas en échapper. Elles ont besoin de nos matières stratégiques nécessaires à leur développement.
RND: Que pensez-vous de l’intégration des musulmans dans la gestion du pays ?
RE: Le parti USD-COMODES adhère à l’idée fondamentale selon laquelle, seule une structure pluraliste du pouvoir est compatible avec la démocratie et que le pluralisme ne se divise pas, son application porte sur la société toute entière et s’étend à chacun des domaines de la vie sociale. Le parti USD-COMODES respecte le pluralisme et que le pluralisme implique non seulement le respect des minorités mais la possibilité pour elles d’accéder au pouvoir ; telle est la position du parti USD-COMODES sur la question des minorités.
RND: La RCA prépare un énième forum, que cela vous inspire en tant que homme politique
RE: USD-COMODES a déjà tenu un communiqué de presse à ce sujet. Il ne faut pas confondre le Forum avec le DIALOGUE NATIONAL DE PAIX, JUSTICE ET RECONCIILATION.
Il s’agit pour nous centrafricains, à travers ce forum, de prendre conscience et d’accepter la situation que traverse le pays, d’arrêter les hostilités inutiles immédiatement, et d’organiser des élections libres sur tout le territoire, c’est notre véritable issue de sortie de crise.
La question de réconciliation sera traitée dans le dialogue national. La réconciliation, il ne suffit pas de le dire, il faut le faire. La réconciliation n’est pas 2 morceaux de tissu rouge et noir qu’il faut coudre, c’est un processus qui sera long et qui aura besoin d’appui politique de l’Etat. Un Etat légitime et non transitoire. Il faut faire attention pour ne pas encore rallumer le feu et aggraver la colère des populations.
Surtout quand, les populations contraintes à vivre en brousse, en exil, ne sont pas de retour chez elles et la justice n’est pas encore rendue aux victimes civiles et militaires lâchement assassinés, et les femmes et les filles violées ? Et les gens qui ont perdu tout leur bien ?
La question de NAIROBI relève pour nous d’un non-événement quant bien même Djotodia et Bozizé sont les acteurs principaux de cette crise. Trouvons-nous mêmes une sortie et c’est possible ici à Bangui.
4- Les forces internationales ne semblent pas inspirer confiance aux populations, qu’en dites vous ?
Les populations voyaient à la force onusienne, une force d’intervention, qui désarmerait les séléka, les anti-balaka et les autres groupes armés et qui rétablirait l’ordre publique, il en est pas le cas. Avec l’arrivée de cette force onusienne, la situation s’est figée et s’est rigidifiée. La force onusienne, s’est plutôt familiarisée avec les groupes armés constatent les populations.
La force onusienne est une force tampon, de dissuasion et non une force d’intervention. Elle n’interviendrait pas. Et vu que nous n’avons pas notre armée nationale, cette situation peut s’avérer désavantageuse pour notre pays.
RND: Madame Samba Panza a fêté le 1er anniversaire de sa prise de pouvoir, comment appréciez-vous sa gestion ?
RE: USD-COMODES a beaucoup écrit sur la transition.
Nous avons comparé la transition à un avion bimoteur (CNT et GVT), pouvant assurer une bonne sécurité de vol, mais rien.
Nous avons comparé la transition à un organe plein d’énergie capable de transformer tout ce qui l’entoure en énergie de créativité, mais rien.
Nous avons comparé enfin, la transition à un soc, c’est-à-dire une grosse lame de fer devant la charrue qui s’enfonce dans le sol pour ouvrir des sillions dans la terre et qui permet de labourer, mais pas du tout.
Le 1er ministre, vient de renouveler le gouvernement, nous espérons que ce dernier gouvernement sera compétent pour relancer la transition.
RND: Les élections présidentielles et législatives sont fixées en aout 15, théoriquement cette période sera-t-elle tenable ?
RE: Un calendrier fixé en saison des pluies, une liste électorale non établie, l’insécurité, la restauration de l’administration dans l’arrière-pays, la tache est ardue, nous faisons confiance à la communauté internationale à nous aider.
RND: Seriez-vous candidat à l’une des deux échéances ?
RE: USD-COMODES est un projet porté par des hommes et des femmes. USD-COMODES fonctionne dans le sens du naturel, il ne force rien. Il est libre dans son esprit et n’est pas chargé des accessoires des donateurs et des acheteurs des âmes et des consciences. Le moment viendra, OÙ LES ENTREPRENEURS PARLERONT. Je vous remercie.
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