A un moment où les centrafricains et les centrafricaines se préparent à se rencontrer dans un forum pour discuter des affaires publiques de leur pays à cause d’un drame qui a mis le CENTRAFRIQUE à genoux, un des fils de ce pays choisit de s’inscrire sur la liste des compétiteurs à la prochaine élection présidentielle.
En effet, le samedi 24 Janvier 2015, dans la ville provinciale de Bouar, située au Nord-Ouest du pays, à près de cinq cents kilomètres de la capitale Bangui, Charles Armel DOUBANE a choisi de déclarer sa candidature à la magistrature suprême du pays, au milieu d’une foule de plus de sept (700) personnes venues l’écouter et l’encourager dans cette entreprise oh combien sacerdotale.
Dans un pays où la sécurité reste un chantier prioritaire pour assurer aux centrafricains la liberté de leurs mouvements, monsieur DOUBANE n’a pas hésité à parcourir dans l’incertitude la plus totale, les centaines de kilomètres qui l’éloignaient de BANGUI, pour se retrouver parmi ses frères et soeurs de BOUAR, afin d’annoncer dans cette ville l’intention qui était la sienne de pouvoir déclarer sa candidature à la prochaine élection présidentielle.
Que faut-il comprendre par ce geste ?
Le CENTRAFRIQUE est aujourd’hui plongé dans une crise chronique à cause de tous les archaïsmes qui ont enveloppé toute l’organisation politique, sociale et économique du pays depuis l’indépendance. Ces archaïsmes qui ont poussé les centrafricains à avoir des comportements d’automates, à effectuer les mêmes gestes, à avoir le même reflexe, les mêmes réactions sans faire appel à leurs capacités d’innovation. Et ce n’est pas sans raison que depuis l’indépendance, tous les services, toutes les grandes entreprises, toutes les grandes écoles sont concentrés dans la capitale, car tout devait être dans cette unique BANGUI. Nos oeillères ne nous permettaient pas de voir les choses autrement.
En allant faire sa déclaration de candidature à Bouar, monsieur DOUBANE a montré qu’une autre façon de faire était possible. En y allant sans toute la sécurité dont il aurait dû s’entourer, il a non seulement fait preuve de courage, mais il a fait la preuve que tout comme BANGUI la capitale, les autres régions de ce CENTRAFRIQUE devaient bénéficier de la même attention administrative accordée à la capitale.
C’est le geste que les centrafricains attendent, ce geste qui doit les assurer des égards que toutes les autorités de ce pays doivent leur porter, à eux et aux régions dans lesquelles ils se trouvent.
C’est dire qu’il faut amorcer maintenant une ère nouvelle pour le pays, une ère où le changement à tous les niveaux doit être perceptible, un vrai changement dans la façon de faire, dans le comportement et dans les mentalités.
Nous espérons que ce geste plein de signification ne sera pas une simple étincelle, mais un bon augure, l’inauguration d’une autre façon de s’occuper des affaires publiques.
Alors monsieur DOUBANE, bon vent et que DIEU bénisse le CENTRAFRIQUE
Adolphe PAKOUA